L’IA transforme la nature des offres d’emploi. Le cabinet de conseil et d’audit PwC estime que l’IA s’accompagne d’une montée en compétences, d’une valorisation salariale et d’une croissance nette de l’emploi. Un optimisme battu en brèche par d’autres études et avis d’experts.

Selon Bloomberg, Microsoft a supprimé très récemment des centaines de postes, comme les entreprises qui se concentrent désormais sur la création de postes utilisant l’IA à des fins de réduction de coûts. D’après l’étude 2025 AI Priorities Study menée par Foundry,
53 % des responsables IT interrogés jugent que l’IA entraînera une suppression d’emplois au sein de leur entreprise. Par ailleurs, selon le Forum économique mondial, 41 % des entreprises envisageraient de réduire leurs effectifs d'ici à 2030 en raison de l'essor de l'IA.

Ces avis et chiffres qui annoncent de grands bouleversements sur le marché de l’emploi à cause de l’IA et singulièrement de l’IA Générative sont exactement à l’opposé du Baromètre mondial de l’emploi en IA 2025 publié par le cabinet de conseil et d’audit PwC. Ce dernier a examiné près d'un milliard d'offres d'emploi dans plus de 15 pays et entend démontrer que l’adoption de l’IA s’accompagne d’une montée en compétences, d’une valorisation salariale et d’une croissance nette de l’emploi. Jusque dans les professions les plus automatisées. La France se démarquerait des autres pays avec 166.000 offres d’emploi publiées en 2024, et deviendrait ainsi le premier pays européen en volume d’offres d’emploi requérant des compétences en IA.

Le baromètre de PwC explique qu’entre 2018 et 2024, la productivité du travail dans le monde a été multipliée par quatre dans les secteurs les plus exposés à l’IA tels les services financiers ou le développement logiciel, passant de 7 % à 27 %. Sans aucune surprise, dans les secteurs moins exposés à l’IA, tels que l’hôtellerie ou l’extraction minière, la productivité a stagné, passant de 10 % à 9 %. En France, la demande en compétences sur l'IA s'accroit rapidement et le nombre d’offres d’emploi dans les métiers les plus exposés à l’IA - qu’ils soient automatisés ou assistés- a été multiplié par huit sur la même période.

Les salaires augmenteraient deux fois plus vite dans les secteurs exposés à l’IA

Les secteurs les plus exposés à l’IA enregistrent une hausse des salaires deux fois plus rapide que les moins exposés, que les emplois soient automatisés ou augmentés.

À l’échelle mondiale, les métiers mobilisant des compétences en IA progressent de 7,5 % sur un an, alors même que les offres d’emploi globales ont reculé de 11,3 %. Ces métiers nouvelle tendance sont également mieux valorisés, avec des niveaux de rémunération en moyenne supérieurs de 56 % à ceux des autres emplois (contre 25 % en 2023).

Les secteurs qui concentrent le plus d’emplois liés à l’IA sont ceux de l’information et de la communication (avec une part d’offres IA passée de 2,5 % en 2018 à 3,8 % en 2024), ainsi que les activités scientifiques et techniques qui dépassent désormais les services financiers en volume d’offres IA.

Cette dynamique s’accompagne d’une hausse du niveau de qualification requis. PwC assure que les métiers liés à l’IA demandent cinq fois plus souvent un diplôme que les autres.

Noter cependant que la valeur accordée aux diplômes classiques diminue, notamment dans les métiers dans lesquels l’IA joue un rôle accru. À l’échelle mondiale, la proportion d’emplois assistés par l'IA et nécessitant un diplôme a chuté de 66 % à 59 %, et de 53 % à 44 % pour les emplois automatisés. Selon ces chiffres, l’IA aurait bien un impact majeur sur les compétences requises, incluant des aptitudes à exploiter au mieux
l’intelligence artificielle.