L’IA connaît un net engouement dans le métier des ressources humaines, mais il ne s’agit pas d’un vrai bouleversement. Les impacts délétères sur les salariés et les erreurs sur la législation du travail sont des enjeux critiques qui nécessitent une supervision étroite des professionnels de la RH.

Analyse des CV pour proposer les candidats les plus adaptés aux offres d'emploi, planification des équipes et des formations, gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Dans tous ces domaines des RH, l’IA peut être une aide appréciable pour les équipes. Reste encore à évaluer ses apports et ses biais éventuels. L’étude d’OpinionWay pour Kelio, acteur des solutions RH, montre que le nombre d’utilisateurs a triplé depuis l’enquête précédente pour s’établir à 28 % des effectifs de la profession.

Si près de la moitié des répondants (47 %) considère que l’IA représente une révolution, la confiance n’est pas entièrement au rendez-vous. Ainsi, 54 % des professionnels restent méfiants vis-à-vis de la qualité du travail de l’IA.

Eric Ruty, Directeur Général de Kelio, explique que l’humain doit garder le contrôle en cas d’erreur de l’IA : «les équipes des Ressources Humaines sont des garde-fous essentiels contre des dérives technologiques qui pourraient impacter l’humain ou engager la responsabilité juridique des organisations. »

La méfiance reste de mise face à des outils qui n’ont pas encore fait la preuve de leur valeur ajoutée et de leur fiabilité. Seuls 6 % des répondants à l’étude de Kelio l’utilisent désormais de manière importante. Dans les entreprises de plus de 250 salariés, ils ne sont que 3 % à en faire un usage important.

Le graphique ci-dessous montre que six interrogés sur dix n’utilisent pas et ne souhaitent pas utiliser l’IA.

Une confiance qui reste limitée

L’usage de l’IA progresse, mais la confiance demeure limitée. Comme en 2024, moins de la moitié des sondés (46 %) déclare faire confiance à l’IA pour effectuer un travail de qualité. Point saillant, 27 % des interrogés disent ne pas du tout faire confiance à l’IA, en hausse de 7 points. Un chiffre qui montre un socle, en progression, du nombre de méfiants. Le graphique ci-dessous montre une perception mitigée des bénéfices de l’IA.


La liste des défis à relever montre la marge de progression qu’il reste à faire pour gagner la confiance des équipes RH. Premier enjeu, le respect de la confidentialité et de la sécurité des données personnelles. Un défi cité par deux responsables RH sur cinq (41 %). Cette appréhension concerne 54 % des utilisateurs plus réguliers de l’IA dans les organisations de taille intermédiaire (47 %) et les grandes entreprises (50 %).

La perception globale des autres défis semble s’améliorer. Ainsi, l’incompatibilité des outils avec les procédures de l’entreprise (31 %) est en baisse de 10 points. Le manque de compétences et de formation spécifique (25 %) est en baisse de 7 points. La résistance au changement des collaborateurs (14 %) se réduit de 15 points. Quant au manque de solutions adaptées à leurs besoins spécifiques (14 %), il est en baisse de 7 points. La contrainte des coûts d’investissement (9 %) est en baisse de 13 points. Reste à interpréter ces chiffres plus précisément.

LIA dans les RH n’est pas vue comme une rupture technologique majeure

Les avis des DRH et de leurs équipes sont encore nuancés. Quelque 47 % des RH estiment aujourd’hui que l’IA préfigure une révolution qui transformera la fonction RH dans les années à venir. Mais 41 % des répondants sont moins enthousiastes et indiquent que, pour l’instant, l’IA ne représente ni un gadget, ni une véritable révolution.

Bien noter que seuls 6 % des membres du panel de l’étude la considèrent aujourd’hui comme un passage obligé.