Si les entreprises accélèrent sur la facturation électronique, beaucoup de TPE et petites PME n'optent pas encore pour des formats conformes à la loi. Seules 1 % des entreprises sont en conformité. Le Portail Public de Facturation (PFF) a fait place aux Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP).

Certes, la mise en conformité avec la législation sur l'e-facture n’entrera en vigueur qu’à partir de septembre 2026 mais beaucoup d'entreprises tardent à se mettre en conformité. La deuxième vague de l’enquête annuelle de Quadient réalisée par OpinionWay montre cependant un léger progrès.

En octobre 2024, l’Etat a décidé que les factures électroniques devront transiter par des plateformes de dématérialisation partenaires (PDP). Selon Quadient, 56 % des entreprises ignoraient encore la suppression du Portail Public de Facturation (PPF) en octobre 2024, quatre mois après cette annonce. De son côté, le portail Chorus Pro destiné à recevoir les factures adressées aux administrations publiques a fait l’objet de nombreuses critiques concernant son fonctionnement technique.

Autre obligation, en plus de la facturation électronique, les entreprises devront transmettre certaines données à l'administration fiscale, notamment pour les transactions internationales ou avec des particuliers. À ce jour, seules 1 % des entreprises parmi les plus grandes ont déjà mis en place tous les prérequis de l'e-facturation. Il reste donc une grande marge de progression, c’est un euphémisme. En 2024, seules 2 % des entreprises étaient totalement conformes à la législation sur l'e-facturation.

Point plus préoccupant, un très petit nombre d’entreprises (soit 5 %) déclarent n’utiliser que des canaux de transmission conformes pour l’envoi de leurs factures. Quelque 89 % des répondants à l’enquête d’Opinion Way utilisent encore des formats non conformes.

La transformation numérique pousse à l’abandon du papier

Annoncée depuis de très nombreuses années, la disparition du papier est désormais largement amorcée. Par souci d’efficacité et sous la contrainte législative, les entreprises accélèrent leur transition numérique avec l’usage des PDF signés. Les tableurs ou les traitements de texte équipent les organisations de toutes tailles. Le graphique ci-dessous indique une forte progression des entreprises utilisant uniquement des formats dématérialisés, loin devant le papier (en rouge figure la différence par rapport à la précédente enquête de 2024).

Source : Opinion Way/Quadient

Les envois de facture par e-mail constituent la grande majorité (soit 82 %) devant le courrier postal (29 %), les portails web (19 %), la plateforme Chorus-Pro (14 %) et l’EDI (9 %). Le fax résiste encore vaillamment avec 6 % des envois de factures. Si 88 % des interrogés connaissent la législation sur l'e-facture, il reste encore 12 % des répondants qui n’en ont jamais entendu parler.

Pour 85 % du panel, il faut moins de 18 mois pour mettre en place la conformité complète à la facture électronique et huit entreprises sur dix pensent être prêtes à la date d’application de la loi. Un répondant sur dix estime que l'e-facturation va simplifier et automatiser davantage les processus.

Côté solution, un quart des entreprises ne sait pas quelle plateforme adopter

Quelque 36 % des répondants souhaitent garder la solution existante et 23 % d’entre eux une autre PDP. Les petites entreprises vont s’appuyer sur un expert-comptable pour 53 % d’entre elles. Parmi les éditeurs susceptibles d’accompagner la transition, Sage arrive en tête, sauf dans les grandes ETI et entreprises qui lui préfèrent SAP et son ERP.

Les raisons qui empêchent d’utiliser l’ERP existant pour la mise en conformité sont, dans l’ordre, le manque de confiance (46 %), l’absence de fonction dédiée (29 %) et un coût trop élevé (16 %).