publiques ciblées.
S’estimant oubliés dans la consultation organisée par la Commission Européenne, des grands acteurs de la RSE (Responsabilité sociale et environnementale) ont initié une enquête réalisée auprès de 300 entreprises et banques, dont Accor, Bouygues Construction, Caisse d’Epargne, Harmonie Mutuelle, Kiloutou, etc. au sujet de leurs positions en matière de CSRD. Cette directive devrait sensiblement transformer la manière dont les entreprises doivent démontrer leur impact environnemental, social et de gouvernance (ESG).
Nous avions évoqué le point d’étape publié par Tennaxia qui montrait le retard de la préparation des organisations dans ce domaine. Notamment, 67 % des entreprises n'avaient pas d'équipe dédiée à la gouvernance des données RSE.
La CSRD s’applique progressivement depuis le 1ᵉʳ janvier 2024 aux grandes entreprises, aux PME cotées en bourse et aux institutions financières dans l’UE.
Près d’un tiers (30 %) des répondants (dont 78 % sont des PME et ETI) à l’enquête de Makeasense se disent bien préparés. À l’appui de cette affirmation, ils déclarent avoir déjà choisi leur auditeur de durabilité. Mais il reste 17 % encore des membres du panel qui reconnaissent n’avoir toujours rien préparé.
À noter, 78 % des interrogés exercent dans des PME et des ETI non cotées qui devront publier leur reporting en 2026, ce qui pondère le chiffre global d’organisations non préparées. Quelque 11 % des membres du panel travaillent dans des entreprises cotées qui publieront leur rapport dans les prochaines semaines. Il faut pointer le volontarisme des
10 % d’organisations exerçant dans des entreprises qui ont fait le choix de publier leur rapport sans obligation de le faire. Enfin, seulement 1 % des répondants travaillent dans des PME cotées qui ne devront publier leur rapport qu’en 2027.
Près de 7 répondants sur dix demandent des simplifications du CSRD
La directive européenne semble largement acceptée et une proportion de 13 % des membres du panel n’exigent aucune modification. Cependant, bien noter que 67 % souhaitent des simplifications du texte de l’UE. Les PME et ETI qui en subiront le plus les impacts seraient largement satisfaites dans une proportion de 79 % des réponses. Seuls14 % demandent des modifications profondes et un très faible nombre des répondants
(1 %) souhaitant la suppression de la CSRD.
Les aides réclamées à l’UE sont de diverses natures
D’après l’enquête, les demandes de modifications de la CSRD prennent plusieurs formes précises et concrètes. Ainsi, 72 % souhaitent des guides et des normes sectorielles, et plus de la moitié (52 %) espèrent un guichet unique. Sans surprises, 45 % des répondants réclament des aides publiques ciblées. Parmi les allègements des contraintes souhaitées, 52 % d’entre eux veulent la révision du nombre et des critères de données, 48 % celles des règles de l’audit, 46 % du nombre d’explications de leur action. Enfin, 39 % aimeraient que certains ESRS (ensemble de normes et d'indicateurs RSE), soient facultatifs.Le report de la date d’application du CSRD pour les organisations concernées n’est pas souhaité par 80 % des entreprises consultées. Seuls 11 % des répondants veulent bénéficier d’une année supplémentaire, et 8 % préféreraient deux ans de répit
pour se préparer.