Dans un contexte de contrainte budgétaire et face à la pénurie persistante de talents, la voie est étroite pour les recruteurs dans le secteur IT comme l’indique le baromètre du cabinet Hays. En 2024, les rémunérations ont stagné sauf certains métiers comme la cybersécurité ou le traitement de la donnée.

La croissance du secteur des technologies du numérique marque le pas après une décennie de progression continue. Fin 2024, Numeum, syndicat professionnel du numérique en France, réévaluait sa prévision de croissance à 3,5 % pour l’année 2024. Mais qu’en est-il sur le plan des rémunérations ? Hays dresse un bilan précis. Il apparaît que les développeurs n’ont plus le vent en poupe, même si les profils seniors conservent leur attractivité. Ils devront plus se concentrer sur des compétences telles l’architecture des systèmes, l’automatisation ou encore le machine learning.

Avec l’incertitude économique et géopolitique, les gros investissements se raréfient, ce qui pousse les entreprises à l’attentisme. La nouvelle directive européenne sur la transparence des rémunérations, qui doit être intégrée dans le droit français d’ici juin 2026, devrait faire bouger les lignes. Assortie de sanctions, cette directive devrait, en principe, assainir les relations entre les entreprises et leurs salariés. D’autre part, elle est censée favoriser une meilleure égalité des rémunérations hommes-femme. Reste qu’il s’agit d’une marche difficile qui sera difficile à gravir. Dans le domaine du consulting IT, le statut de freelance gagne du terrain et selon, Hays, cette tendance devrait se poursuivre en France en 2025.

Des salaires en hausse de 5 à 7 % et quelques pics d’augmentation de 10 % sur des métiers IT en tension

Plus de la moitié des salariés, toutes professions confondues, ont vu leur rémunération baisser ou stagner. Cependant, le secteur IT résiste davantage à la morosité de la conjoncture. Le top 5 des métiers qui ont le vent en poupe sont les ingénieurs DevOps (fourchette de 44 k€ à 75 k€), les développeurs full stack de 42 k€ à 73 k€, les ingénieurs en cybersécurité (de 44 k€ à 86 k€) et les ingénieurs réseaux et systèmes
de (37 k€ à 57 k€).

Le tableau ci-dessous donne un aperçu plus précis des rémunérations en fonction de l’expérience et du métier exercé. Selon les régions et les métiers, les salaires subissent une décote de rémunération située entre 5 % et 10 %.

Source : Cabinet HAYS (extraits concernant les métiers IT)

Les rémunérations dans le secteur IT qui figurent dans le tableau de Hays, sont exprimées en kilos Euros annuels bruts et ne tiennent pas compte des éléments variables et des avantages en nature. Cette part variable peut représenter jusqu’à 50 % du salaire fixe. Noter que les fourchettes présentées sont celles appliquées en Île-de-France.

Les trois quarts des candidats n’utilisent pas d'outils d’intelligence artificielle

Actuellement, seul 1 candidat sur 4 utilise l’IA dans son travail. Les préoccupations éthiques (22 %), les risques de sécurité (23 %) et le manque de compréhension des bénéfices (30 %) sont les principaux obstacles à surmonter pour l'adoption de l'intelligence artificielle. Seuls 14 % des répondants prévoient de changer de profession ou de domaine de spécialisation d’ici à la fin de 2025 en se formant à l’IA, contre 20 % l’année dernière. Une baisse d’intérêt durable ?

Noter que l’usage de l’IA est limité dans 85 % des entreprises. Il n’y aurait pas de bénéfices à l’utiliser pour 35 % du panel et 24 % des répondants citent le manque de formation dans ce domaine. Les ingénieurs en infrastructure et les développeurs adoptent l’IA, surtout pour automatiser des tâches répétitives.