En cette nouvelle année, l’IA générative continuera de transformer radicalement les pratiques RH et les processus opérationnels en entreprise. Loin d’être une simple tendance, cette technologie s’impose comme un outil stratégique. D’après l’étude « ADP Market Insights, 2024 », près de 63 % des grandes entreprises (1 000 employés ou plus) ont déjà adopté ou testé des solutions basées sur l’IA générative, contre 17 % des PME de moins de 50 employés. Ces outils offrent des gains de productivité significatifs, notamment dans la rédaction de descriptions de poste, le traitement des fiches de paie ou encore les évaluations prédictives des performances des employés.
Les petites entreprises, bien que moins avancées dans leur adoption, montrent un potentiel énorme en explorant l’IA pour des activités comme le marketing ou l’amélioration des relations avec la clientèle. L’IA n’est plus seulement une question d’efficacité, mais un levier pour humaniser les processus, en simplifiant les tâches administratives et en recentrant les équipes RH sur leur mission principale : humaniser la relation de l’entreprise
avec ses employés.
Réévaluation et de perfectionnement au programme
L’essor de la « mère des technologies », l’IA, oblige les entreprises à repenser leur approche des compétences. Selon l’étude, 72 % des PDG prévoient d’investir dans des programmes de réévaluation et de perfectionnement pour combler les lacunes liées à l’IA. À ce jour, seulement 13 % des travailleurs ont eu accès à des formations spécifiques à l’IA, alors que les postes nécessitant ces compétences ont augmenté de 2 000 % en cinq ans.Les entreprises qui investissent dans l’upskilling et le reskilling récoltent des bénéfices multiples, estiment les rédacteurs de l’étude : réduction des erreurs, renforcement de l’engagement et préparation au futur. Par ailleurs, des compétences comme le prompt engineering — la capacité à interagir efficacement avec les IA — sont hautement enseignables et devraient faire partie des priorités des formations internes.
Transformer les interactions employeur candidat
L’intégration de l’IA générative dans le recrutement redéfinit la manière dont les entreprises approchent les talents. Selon l’étude, 85 % des travailleurs s’attendent à ce que l’IA impacte leur emploi dans les deux à trois ans à venir. Les recruteurs utilisent déjà ces outils pour analyser rapidement des CV, rédiger des offres d’emploi et programmer des entretiens. Toutefois, pour garantir une expérience candidat de qualité, l’étude estime que maintenir un contact humain dans le processus est indispensable, afin de prévenir les biais et d’éviter des erreurs de casting.Dans ce contexte de remise en cause des contenus des postes, pris en charge par l’IA, ainsi que des compétences nécessaires pour interagir efficacement avec l’IA, l’expérience employé est devenue une priorité incontournable pour les entreprises. Les chiffres montrent que les salariés qui se sentent soutenus par leur organisation sont 92 % plus susceptibles d’être engagés et 56 % plus productifs. Cela souligne l’importance de pratiques adaptées telles que l’écoute active et la personnalisation des parcours professionnels. Les entreprises peuvent ainsi renforcer l’engagement en proposant des tâches alignées sur les compétences des salariés.
L’approche basée sur les compétences redéfinit le recrutement
Il s’agit de favoriser une meilleure reconnaissance des efforts individuels. En complément, des interactions régulières, comme des entretiens individuels orientés sur les objectifs et le développement personnel, peuvent transformer l’expérience globale des salariés. Dans ce contexte, l’utilisation de technologies d’analyse des données des employés aide à identifier les besoins spécifiques et à adapter les politiques RH en conséquence.Enfin, le passage à une approche basée sur les compétences redéfinit le recrutement. Celle-ci consiste à évaluer et gérer les talents d’une manière axée sur les aptitudes spécifiques que les individus apportent à un poste, plutôt que sur des qualifications traditionnelles comme les diplômes ou l’expérience professionnelle linéaire. Elle privilégie les savoir-faire pratiques, les capacités techniques et les compétences interpersonnelles qui répondent directement aux besoins de l’organisation.
L’expansion des compétences est une nécessité
L’étude révèle ainsi que 90 % des entreprises utilisant cette stratégie ont réduit leurs erreurs d’embauche, tandis que 94 % considèrent que cette approche est plus prédictive de succès que les CV traditionnels. Avec un déclin des inscriptions dans les programmes universitaires (–3,6 % pour les diplômes de licence depuis 2019) et une augmentation des formations professionnelles (+4,6 %), les employeurs doivent se tourner vers le perfectionnement continu de leurs équipes.Dans ce contexte bouleversé, les rédacteurs de l’étude estiment que la montée en compétences (upskilling) et la réorientation professionnelle (reskilling) ne sont pas en soi des concepts nouveaux. En revanche, ces concepts s’appliquent maintenant pour accompagner l’essor de l’IA générative et ses solutions.
À mesure que les technologies d’IA générative placent les compétences au cœur des priorités des entreprises, les employeurs chercheront à mobiliser leurs équipes RH et à exploiter de nouveaux outils pour mieux comprendre l’évolution du travail et les compétences nécessaires pour ces nouveaux modes de travail. En plus du développement des compétences techniques des collaborateurs, les employeurs pourraient envisager de leur offrir des opportunités pour expérimenter l’IA générative de manière sécurisée et encadrée afin de favoriser l’innovation.