L’essor de l’IA est représentatif de cette tension technologique. Rechercher des puissances de calculs et des technologies nécessaires à la mise en place de projets d’IA chez un hyperscaler ne signifie pas que l’on souhaite pour autant héberger des données confidentielles dans des clouds publics. Les entreprises doivent dès lors se donner les moyens d’assurer un dialogue entre puissance de calcul cloud et données on premise.
Assurer la mobilité de la donnée : le nouveau Graal du cloud
La capacité de faire bouger des volumes importants de données entre son entreprise et un ou plusieurs clouds est aujourd’hui centrale. Derrière ces enjeux d’architecture de données se cache la condition de leur mise en œuvre : garantir une performance réseau nécessaire à la bonne conduite de ces opérations. Le recours à une plateforme logicielle pour le paramétrage et le suivi opérationnel de son architecture réseau, le SDCI, simplifie certes ces enjeux. Cependant, si les entreprises franchissent un cap technologique en recourant à l’automatisation, elles restent néanmoins face au même problème : la performance d’un maillage cloud est liée à la flexibilité du réseau utilisé.Les limites des offres de transfert de données des hyperscalers
Par flexibilité, il convient de comprendre la capacité à adapter en temps réel la bande passante allouée à une architecture cloud. Or, cette flexibilité n’est pas aisée à obtenir. Le premier réflexe des entreprises et de se tourner vers les hyperscalers.Ces derniers proposent des services de maillage permettant d’organiser sa data en fonction de ses besoins. Que ce soit pour un transfert entre cloud ou vers ses propres serveurs, ces acteurs proposent des solutions dédiées. Cependant ce n’est pas leur métier historique. Ils ne proposent par exemple pas de SLA et offrent des capacités de transfert
relativement faible.
Opérateurs historiques : un décalage face aux nouveaux besoins des entreprises
Les entreprises peuvent également se tourner vers des opérateurs pour organiser la connectivité de leur architecture cloud hybride. Cependant, les entreprises font face à un décalage entre l’offre de ces acteurs et leur besoin en scalabilité. Ces opérateurs offrent en effet des configurations qui ne sont pas souples. Le débit alloué à une ou plusieurs connexions est défini pour des périodes préalablement établies et tout changement est relativement long. L’on parle alors de semaines voir de mois d’attente pour faire évoluer une capacité de transfert.Réseaux privés : l’alternative gagnante
Le besoin des entreprises en puissance de calcul ne fait que renforcer la tendance du cloud hybride. Les organisations doivent dès lors composer des architectures maillées qui ne peuvent être efficientes et économiquement viables que si elles reposent sur des configurations réseau adaptées. La maîtrise du réseau devient la pierre angulaire du cloud hybride. Seuls les opérateurs privés sont à même de répondre à ce besoin. Le réseau à disposition des entreprises est propriétaire de bout en bout.Ce qui signifie la mise à disposition d’une bande passante allouable à la demande et la capacité de fournir des SLA robustes. Il convient de comprendre que tout réseau constitué par agrégat de différents opérateurs privés n’est pas une solution optimale. Les entreprises embarquées dans ces configurations seront dépendantes des différentes SLA de chaque opérateur. Il en résulte des offres de services hétérogènes. Ces mêmes configurations souffrent également de problèmes de performance et de souplesse. Il est en effet difficile d’obtenir une configuration uniforme et scalable dès que plus d’un opérateur entre en jeu.
Par Lionel Rayon, Vice-Président, Partenariats Technologiques chez Console Connect France & PCCW Global
