En 2025, afin de poursuivre leur parcours de transformation numérique, les acteurs du secteur banque et assurance (FSI) poursuivront l’optimisation de leurs investissements pour soutenir leurs capacités d’innovation et leur croissance à long terme grâce à une modernisation résiliente.

Pour ce faire, de nombreuses institutions seront amenées à redoubler d’efforts dans le but de simplifier leur paysage d’entreprise, d’étendre leurs capacités d’automatisation en faveur d’une résilience et d’une cybersécurité renforcée, d’accélérer la modernisation de leurs plateforme cœur-de-métier pour gagner en agilité grâce à la mise en place de capacités en temps réel et d’optimiser l’exploitation et le coût des plateformes
cloud hybrides.

Parmi les macro-tendances globales pour 2025, certains domaines spécifiques feront l’objet d’une attention particulière de la part du secteur FSI :

Les plateformes de paiement poursuivront leur dynamique de modernisation afin de faciliter les capacités en temps réel et de soutenir un large éventail de nouvelles offres de services à l’intention des clients institutionnels et des acteurs du retail. De plus, les nouvelles normes internationales (ISO 20022) auront un rôle essentiel à jouer dans le bon fonctionnement des paiements instantanés et dans la modernisation globale
des processus de paiement.

Entre autres avantages, le système financier pourra ainsi optimiser la conformité en matière d’infractions financières, améliorer la gestion et l’investigation des exceptions de paiement, simplifier le reporting réglementaire, permettre aux institutions financières d’innover et de perfectionner leurs offres de produits tout en renforçant les activités de trésorerie pour un meilleur rapprochement et une gestion des liquidités améliorée.

En 2025, quelques pays se lanceront également dans les phases préparatoires à la mise en place d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC).

L’IA et l’IA générative se concentreront davantage sur la création d’une véritable valeur métier grâce à une série de cas d’usages qui tireront avantage de modèles d’IA générative spécialisés. Ces cas d’usage devraient couvrir la criminalité financière, les services clients, les assistants de codage, la conformité réglementaire, l’analyse et le traitement de documents, l’onboarding des nouveaux clients et la gestion du risque. Les premiers modèles de fondation de séries temporelles entreront en application afin d’offrir une nouvelle approche des cas d’usage de détection des anomalies et de prévisions
« zero-shot ».

Sur le plan réglementaire, la loi sur l’intelligence artificielle de l’UE (AI Act) devrait entrer en vigueur en janvier 2025. Elle devrait définir des premiers garde-fous, en s’appuyant sur diverses exigences portant sur les risques en matière d’explicabilité, de documentation, de gouvernance des processus et des données, de supervision humaine, de gestion du risque, et sur la capacité à effectuer un audit des applications essentielles basées sur l’IA. Cela va contribuer à stimuler l’investissement dans des plateformes d’IA qui favorisent la mise en place de mesures de cybersécurité cohérentes, d’une gestion du cycle de vie des modèles et d’une gouvernance à l’échelle de l’entreprise.

Les capacités de simulations basées sur l’IA seront plus largement adoptées en raison de leur niveau de transparence et d’explicabilité, combiné avec la possibilité d’obtenir des résultats émergents qui dépassent les limites de l’expérience historique. En 2025, les applications de simulations basées sur l’IA incluront probablement les tests de stress sur les investissements, les stratégies d’exécution et de trading, l’évaluation et la réduction de l’exposition aux risques, les vérifications de faisabilité des nouvelles offres de produits et de services et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle de la chaîne d’approvisionnement d’une entreprise tout en réduisant son empreinte carbone.

Les cyberattaques augmentées par l’IA : un nouveau défi pour le secteur du renseignement sur les menaces. Les tensions géopolitiques actuelles, combinées aux cybermenaces parrainées par des Etats-nations, constituent un risque majeur pour le système financier mondial. Les acteurs des menaces de tous types auront de plus en plus recours à l’IA pour mener des attaques de phishing, de vishing (voice phishing) et d’ingénierie sociale sophistiquées. Ils utiliseront également les deep fakes pour l’usurpation d’identité, la fraude et le contournement des mesures de sécurité.

En 2025, l’attention et les investissements se porteront tout particulièrement sur la résilience de la chaîne d’approvisionnement logicielle. Cela est dû à la nature interconnectée des chaînes d’approvisionnement, qui exposent les entreprises aux risques de cybersécurité émanant de fournisseurs et de prestataires de services tiers, qui pourraient déboucher sur des risques systémiques pour le système financier mondial.

Par Dr. Richard Harmon, VP & Global Head of FSI chez Red Hat