Entre recherche de croissance et volonté de subsister, l’ensemble des acteurs de l’écosystème de l’innovation, qui ont fait entendre leur voix à travers cette étude, semble préoccupé et en attente de visibilité. Le gouvernement de François Bayrou tiendra-t-il longtemps ? Pour les entreprises, cette question est essentielle pour bénéficier d’une visibilité à plus ou moins long terme.

Co-réalisée par le Comité Richelieu, le MEDEF et Sogedev by EPSA (groupe EPSA), l’édition 2024 de l’étude #Innovation révèle les inquiétudes de la part des 603 répondants
(start-ups, PME, ETI, agences d’innovation) dans le contexte économique actuel. Au cours des dernières années, l’innovation a fait l’objet de multiples actions prenant des formes différentes (mesures fiscales, référencements, financements spécifiques, processus d’achat, création d’écosystèmes…). Mais les atermoiements politiques depuis la dissolution fragilisent les impacts de ces actions.

Or, cette étude nous apprend que près de 26 % des répondants font partie d’un système labellisé contre 32 % en 2023. Constat inquiétant, 21,90 % des répondants ne connaissent pas la French Tech (contre 15,3 % en 2023 et 13,5 % en 2022). Parmi les répondants faisant partie de cet écosystème, 47,75 % déclarent que le label a un impact positif sur leur entreprise (vs 53,7 % en 2023, 51 % en 2022 et 59 % en 2021).

Cet impact positif a davantage concerné leur activité sur le territoire national (84,91 % contre 59,8 % en 2023) que leur activité à l’international (13,21 % contre 9,4 % en 2023).

Multiplication des agences d’innovation

Aujourd’hui, de nouveaux acteurs émergent comme les agences d’innovation. Ainsi, 36 % des répondants travaillent aujourd’hui en lien direct avec les secteurs de la défense et de la sécurité (contre 27 % en 2023). Il en existe trois aujourd’hui : l’Agence de l’innovation de défense (AID) créée en 2018, l’Agence de l’innovation pour les transports (AIT) créée en 2021 et l’Agence de l’innovation de santé (AIS) créée en 2022.

Concernant les achats de l’État, bien que l’ambition d’en simplifier l’accès — par le recours à la plateforme dédiée « Place » — soit appréciée par les trois quarts des répondants, ils sont néanmoins 55 % (contre 50 % en 2023) à estimer que l’accès à la commande publique de l’État est difficile. Enfin, parmi les dispositifs de financement existants, 57 % (contre 52 % en 2023) des entreprises ayant répondu au questionnaire de 2024 sont bénéficiaires du Crédit d’Impôt Recherche. Pour autant, il reste 27 % (contre 17 % en 2023) d’entre elles, faute de temps et/ou de ressources humaines, qui n’en bénéficient pas alors qu’elles pourraient y être éligibles.



S’agissant du Crédit d’Impôt Innovation, 65 % (contre 63 % en 2023) des répondants déclarent le connaître. 24 % en bénéficient en complément du CIR (contre 16 % en 2023) et 4 % en remplacement du CIR (contre 3 % en 2023). Enfin, pour ce qui est du statut de Jeune Entreprise Innovante, ils sont aujourd’hui 82 % à connaître ce dispositif (contre 76 % en 2023). Parmi eux, 33 % en sont bénéficiaires (contre 30 % en 2023). 90 % de ces bénéficiaires estiment d’ailleurs que le dispositif a eu un impact significatif sur leur activité (95 % en 2023, 72 % en 2022 et 81 % en 2021).



Terminons par une note optimiste, la majorité des répondants souhaite encore intensifier ses moyens et dépenses de R&I bien que ce chiffre soit en diminution continue depuis 2021 où ils étaient de 75 %, pour atteindre 52,94 % en 2024.