Avant novembre 2022, date à laquelle l’IA générative ChatGpt a fait l’objet d’un engouement hors normes, l’IA était déjà utilisée, notamment pour traiter les documents structurés, à savoir les formulaires et certificats ou des documents semi-structurés tels les factures et les bons de commandes. La croyance en l’IA générative, vecteur de croissance, semble s’estomper. Selon l’étude internationale (dont la France) d’Atlassian, éditeur de solutions de gestion de projets pour méthodes agiles, seuls 26 % des professionnels français utilisent l'IA comme un « collaborateur stratégique ».
Cependant, la majorité (58 %) la considère simplement comme une aide pour rationaliser les tâches quotidiennes. Il existe même 16 % des salariés français à estimer que l'IA ne sert à rien, une proportion plus élevée que celle observée aux États-Unis, en Allemagne et en Inde. Dans l’hexagone, la part du personnel enthousiaste sur l’intelligence artificielle est passée de 53 % à 41 %.
Ceux qui voient l’IA comme un outil contre ceux qui l’envisagent comme un partenaire
D’après l’étude, deux tendances se dégagent parmi les utilisateurs en milieu professionnel. Ainsi, 29 % du panel estiment qu'il s'agit d'un outil qu'ils peuvent parfois utiliser, mais uniquement pour accomplir une tâche spécifique. Tandis que 30 % pensent que l'IA est un assistant personnel pour faciliter les tâches difficiles.De l’autre côté, 21 % des interrogés considèrent l'IA comme un partenaire créatif qui possède ses propres compétences et connaissances. Un avis qui semble plus tenir de la croyance que d’une réalité démontrée. Les plus convaincus voient dans l'IA une équipe de conseillers experts qui peuvent améliorer leur prise de décision. Une position potentiellement dangereuse car l’IA et l’IA générative n’ont, en aucun cas, la vision d’un être humain et ne comprennent pas ce qu’elles produisent.
D’après l’étude, les salariés qui misent sur l’intelligence artificielle verraient doubler leur rentabilité des investissements (ROI) par rapport aux simples utilisateurs, ce qui leur permettrait de gagner presque une journée de travail supplémentaire chaque semaine. Des chiffres qu’il convient de confronter à d’autres enquêtes portant sur une taille d’échantillon suffisante et des méthodes d’enquêtes précises et publiques.
En France, le soutien institutionnel à la collaboration avancée en matière d'IA reste faible
Seuls 48 % des répondants français estiment que leur organisation favorise un environnement propice à l'IA, contre des pourcentages nettement plus élevés dans des pays comme les États-Unis (61 %) et l'Inde (83 %).L'étude d’Atlassian souligne l'importance de la gouvernance pour faire progresser la collaboration en matière d'IA. Plus des deux tiers (67 %) des travailleurs français engagés dans une collaboration avancée en matière d'IA estiment que le leadership soutient l'expérimentation de l'IA sans crainte de l'échec. Ce n’est pas surprenant. Mais ce chiffre tombe à 39 % parmi ceux qui n'utilisent l'IA que comme un outil de base.
La croyance dans le pouvoir de transformation de l’IA reste forte, mais le scepticisme s’accroit. Les cabinets d’analyse et conseils tels RSM, Gartner et autres, veulent croire que nous sommes dans la phase de descente du cycle d’engouement (hype cycle) avant sa remontée jusqu’au plateau de maturité d’une technologie.
Source : Jeremy Kemp (Wiki Commons)