Dans le cade de la réduction des dépenses de l'Etat, la DSI devra réduire les dépenses informatique de 20 % à 40% dans les 3 à 5 prochaines années.
La DSI de l'Etat n'est pas épargnée par l'effort d'économies de 50 milliards d'euros – dont 17 milliards au niveau de l'Etat - confirmé par le Premier ministre Manuel Valls. Le budget de la DSI sera réduit de 20 % à 40 % d'ici 3 à 5 ans.
La réduction des dépenses informatiques de l'Etat n'est pas une nouveauté. Et on l'imagine bien, la DSI de l'Etat n'a pas attendu le tour d'écrou imposé par le Premier ministre pour engager la réduction de ses coûts. Cela fait même déjà plusieurs années que des réflexions portent sur la rationalisation des équipements informatiques et de communication.
Interconnexion des sites et moins de datacenters
Les pistes engagées portent d'une part sur l'interconnexion des 17.000 sites de l'Etat, en s'appuyant sur 8 réseaux étatiques distincts, dont Renater. C'est le projet RIE (Réseau Interministériel de l’Etat). Le réseau interministériel devrait permettre une économie dans les télécoms de l'ordre de 30 % à 35 %. Et d'autre part sur la rationalisation et la mutualisation des centres de traitement – actuellement une centaine de salles - préconisée par le CIMAP (Comité interministériel pour la modernisation de l’action publique).
Cette seconde piste vise la réduction sur les 10 prochaines années du nombre de datacenters de l'Etat, via une triple démarche de « virtualisation industrielle inter-applicative » de 80 % des SI ; d'amélioration et de mutualisation des ressources avec des « réflexions autour des technologies de cloud » ; et une « meilleure maitrise des projets », dixit Jacques Marzin, DSI de l'Etat, interviewé en août dernier par nos confrères de L'Informaticien. Les échecs de ces dernières années sur des grands projets informatiques en disent long sur l'étendue des travaux à réaliser !
Réduire le temps, c'est accélérer
Le problème est que l'échelle du temps va devoir passer de 10 ans à 5 ans, voire moins. Et que l'ampleur de la réduction attendue, de 20 % à 40 %, va imposer non plus de passer par des économies, mais bien par des coupes franches dans les dépenses... Et d'abandonner d'éventuels projets d'investissement, comme de ré-investissement des économies réalisées.
Au moment où nos gouvernants commencent à prendre conscience du rôle des IT dans l'économie et pour notre avenir, c'est un bien mauvais exemple que nous donne l'Etat. D'autant que les collectivités locales et territoriales ne disposent pas dans l'état des moyens de prendre le relai. Il est à craindre que seule une réelle relance de notre économie pourra apporter le ballon d'oxygène espéré !