Dans un monde où les entreprises sont inondées de volumes de données exponentiels, les systèmes traditionnels montrent rapidement leurs limites. Les formats propriétaires étouffent l'innovation, freinent l'accessibilité et alourdissent les coûts. Aujourd'hui, les formats de données ouverts s'imposent comme une réponse incontournable, offrant une flexibilité et une interopérabilité sans précédent pour les entreprises désireuses de rester compétitives dans un paysage numérique
en constante évolution.

Les formats de fichiers comme Parquet et ORC, ou de tables comme Apache Iceberg, Delta Lake, et Apache Hudi, ne sont pas seulement des alternatives intéressantes, ils offrent une interopérabilité qui permet aux données d’être lues et utilisées par divers outils et applications. Ils sont devenus des piliers essentiels pour les entreprises cherchant à maximiser l'efficacité de leurs systèmes de données.

Ces formats permettent de travailler dans différents environnements, qu’ils soient
on-premises, cloud ou même multicloud et hybride, via des outils qui réconcilient les deux mondes sans déplacer ni dupliquer les données, indépendamment du stockage
et du moteur.

Les entreprises bénéficient ainsi de davantage de flexibilité, elles sont à même de contrôler leurs coûts à mesure que leur volume de données augmente et d’intégrer plus facilement de nouvelles technologies pour moderniser leur architecture data existante. Mais attention : bien qu'ils facilitent une meilleure efficacité, l’utilisation de ces nouveaux formats requiert la mise en place de moteurs performants afin de déverrouiller leur véritable potentiel.

1. Décrypter les limites des systèmes fermés et des silos de données

Les systèmes de données fermés peuvent sembler attrayants par leur simplicité d’utilisation et de configuration, mais ils sont en réalité des freins puissants à l'innovation. Les coûts élevés de stockage et de gestion, liés à la nécessité d'acheter des solutions propriétaires, pèsent lourdement sur les entreprises.

L'accès restreint aux données entraîne des retards considérables dans les processus décisionnels, alors que les équipes doivent attendre que les données soient extraites et transformées. Cette inertie freine non seulement l’accessibilité des données, mais également l'innovation et la réactivité face aux opportunités du marché.

Les silos de données ne font qu'exacerber ces problèmes. Chaque métier ou application peut nécessiter sa propre copie de données, ce qui conduit à des duplications fastidieuses. Une entreprise utilisant plusieurs systèmes CRM et ERP pourrait se retrouver piégée dans un enchevêtrement de copies multiples de mêmes données clients, rendant toute vue d'ensemble cohérente pratiquement impossible, et fragilisant la fiabilité et
la sécurité des données.

Et que dire du "vendor lock-in", ce véritable piège qui empêche les entreprises de migrer vers des solutions plus modernes sans encourir des coûts démesurés ou des pertes de données ? Cette contrainte technologique limite la flexibilité et l'agilité de l'entreprise, l'empêchant d'adopter les technologies de demain.

2. Explorer l'impact transformateur des écosystèmes ouverts

Les écosystèmes reposant sur des formats ouverts se répandent et amènent une vraie révolution pour la gestion des données. L’une de leurs principales forces réside dans la possibilité de dissocier les moteurs de calcul des systèmes de stockage. Cette approche permet de choisir les outils les plus adaptés à chaque tâche, sans devoir
dupliquer les données.

Par exemple, une entreprise peut utiliser Apache Spark pour des analyses de machine learning, Trino pour du reporting et stocker ses données dans Hadoop et HDFS : c'est l'assurance de bénéficier du meilleur de chaque technologie, sans compromis.

Avec des formats ouverts de table comme Apache Iceberg ou Delta Lake, les données deviennent universelles, prêtes à être exploitées par n'importe quel outil d'analyse, sans conversion préalable. Cette standardisation révolutionne la collaboration interne, permettant à des équipes disparates de collaborer sur les mêmes ensembles de données, qu'il s'agisse de marketing, de finance, ou de toute autre fonction clé.

Mieux encore, les écosystèmes ouverts sont conçus pour intégrer facilement de nouvelles technologies, pour la mise en place de modèles d’intelligence artificielle ou de machine learning par exemple, sans avoir à reconstruire complètement l’infrastructure de données. Sur le long terme, cette adaptabilité permet aux entreprises de rester innovantes et compétitives, sans être entravées par des infrastructures de données rigides.

3. Adopter des formats ouverts pour optimiser la stratégie d’entreprise

L’adoption de formats ouverts s’accompagne d’une réflexion globale sur l’architecture data de l’organisation. Cela exige une planification rigoureuse et une compréhension claire des besoins spécifiques de l'entreprise. Chaque format a ses avantages, comme Apache Iceberg pour la gestion des versions ou Delta Lake pour ses capacités transactionnelles robustes.

Mais l'essentiel est de s'assurer que toute la chaîne de traitement des données, du stockage aux moteurs de calcul, reste véritablement ouverte et flexible.

La migration vers des formats ouverts nécessite une planification rigoureuse pour éviter les interruptions et les pertes de données. Les entreprises doivent évaluer les risques, allouer les ressources nécessaires, voire même commencer par des projets pilotes pour tester l'efficacité de ces nouveaux formats.

Cela peut se faire par exemple en testant l'intégration de plusieurs tables au format Iceberg dans une partie d’un data lake avant de procéder à une migration complète.

Enfin, la formation des utilisateurs est cruciale pour assurer une adoption réussie. Les employés doivent être formés à utiliser les nouveaux outils et formats de données en amont pour favoriser une transition rapide. Les entreprises peuvent également envisager de développer des partenariats avec des fournisseurs de technologies et des consultants spécialisés pour accélérer l'adoption et l'optimisation des nouveaux systèmes.

Les formats ouverts ne sont donc plus une simple option : ils deviennent essentiels pour rester compétitif dans l'ère des données. Les entreprises qui tardent à les adopter risquent de se retrouver piégées dans des systèmes obsolètes, incapables de répondre aux évolutions du marché.

En revanche, celles qui intègrent ces écosystèmes avec des stratégies d’architecture autour des concepts de data mesh, data fabric ou de data lakehouse se positionnent pour dominer leur secteur.

Ces architectures modernes permettent de transformer des volumes massifs de données en un avantage concurrentiel, d'innover rapidement, et de naviguer avec agilité dans un environnement en constante évolution. Dans ce contexte, le potentiel des formats ouverts est puissant pour assurer l’agilité et la scalabilité des organisations dans le temps.

Par Victor Coustenoble, Staff Solution Architect & SEMEA Team Lead chez Starburst