Le télétravail est entré dans les mœurs, selon la dernière étude intitulée « People at Work 2024 : l’étude Workforce View » menée par l’ADP Research Institute auprès de plus de 34 000 actifs dans 18 pays, dont près de 2 000 en France.
Selon cette enquête, la part des travailleurs exclusivement sur site a augmenté en France, grimpant de 65 % à 69 % en un an, ainsi qu’au niveau international où elle est passée de 52 % à près de 55 %.
La part des collaborateurs hybrides en France a, quant à elle, diminué de 6 points, atteignant seulement 20 % (contre 34 % au niveau monde), alors que celle des salariés en 100 % télétravail a progressé de 9 % à 11 % (contre 12 % au niveau monde).
Flexibilité dans l’informatique et les télécoms
Cette évolution majeure post-covid a plusieurs raisons. La flexibilité des horaires est importante pour 26 % des travailleurs, loin derrière le salaire (63 %), le plaisir au travail (44 %) et la sécurité de l’emploi (34 %).Précisons cependant que la flexibilité, qui était passée au premier plan pendant la pandémie, a vu son importance diminuer depuis. Quel que soit leur âge, ils classent la flexibilité après le salaire (63 %), le plaisir au travail (44 %) et la
sécurité de l’emploi (34 %).
Par ailleurs, seuls 12 % des répondants (contre 15 % en 2023) estiment que la flexibilité du lieu de travail est un critère important dans leur emploi, soit une proportion légèrement inférieure à la moyenne en Europe (14 %), ainsi qu’à celles observées en Asie-Pacifique (15 %), en Amérique latine (15 %) et en Amérique du Nord (17 %).
Les salariés évoluant dans le secteur informatique et des télécommunications (36 %) et de la finance (32 %), ceux âgés de 35 à 44 ans (30 % contre 19 % des 18-24 ans), ainsi que les femmes (31 % contre 22 % des hommes) sont plus nombreux à placer la flexibilité des horaires parmi leurs principales priorités au travail.
Mais tout n’est pas rose dans le télétravail : de nombreux collaborateurs sont en effet plus susceptibles d’avoir le sentiment que leurs organisations les surveillent.
Commerce, restauration-hôtellerie : des salariés sous surveillance…
En effet, alors que la moitié des salariés français (50 %) pensent que leur employeur surveille de près leurs horaires et présences, ce sentiment est encore plus répandu chez les télétravailleurs (56 %). Les collaborateurs hybrides sont, en revanche, moins susceptibles (43 %) de se sentir surveillés.Les cadres supérieurs sont plus enclins que les collaborateurs qui ne sont pas managers à juger qu’ils sont davantage surveillés. 59 % d’entre eux déclarent que leur employeur les surveille de près, contre 44 % des collaborateurs qui ne sont pas managers.
En outre, la conviction que les employeurs surveillent plus que jamais les travailleurs n’est pas répandue dans tous les secteurs.
Elle est la plus forte dans les secteurs du commerce, de la restauration-hôtellerie et des loisirs (61 %), ainsi que de la vente, des médias et du marketing (60 %), contrairement à ceux exerçant dans l’éducation (36 %).