Avec le recours massif au cloud, la montée en puissance de l'IoT, la 5G et surtout de l'IA. L’infrastructure hyperconvergée (HCI) peut simplifier la gestion des actifs et réduire l’empreinte carbone. Elle présente aussi des inconvénients, notamment, le verrouillage des fournisseurs et l’absence d’interopérabilité.

L’architecture HCI (Hyper Converged Infrastructure) est un type de plateforme qui repose sur la virtualisation du stockage, du calcul et du réseau, permettant une gestion plus facile des actifs numériques. Elle gagne en notoriété avec des fournisseurs tels VMware (groupe Broadcom) et Nutanix. Les plateformes HCI virtualisées sont censées remplacer l’infrastructure traditionnelle. Parmi les applications figurent les bureaux distants, le déploiement de petits datacenters et les clouds privés, les tests de développement et l’edge computing qui permet de traiter les capteurs de l’IoT, au plus près de la source.

Les datacenters de plus en plus voraces en énergie pour refroidir les nombreuses baies de calcul et stockage, pourraient réduire leur empreinte carbone en utilisant les
architectures HCI.

Le graphique ci-dessous représente la demande énergétique des centres de données en Europe, exprimée en TWh.

Un fort potentiel de réduction avec la HCI ?

Selon Borderstep Institute, la consommation énergétique des datacenters a presque doublé au cours des 10 dernières années. Les besoins énergétiques cumulés des centres de données dans le monde entier en 2020 était d'environ 375 milliards de KWh ou 375 TWh soit environ 1,5 % des besoins énergétiques mondiaux.

D’après l’analyse de Nutanix, acteur des solutions hyperconvergées, la HCI pourrait réduire la consommation d'énergie et donc, les émissions de carbone de 26,74 % par an.

Dans la région EMEA, les architectures HCI pourraient baisser les besoins de 56,68 TWh par an de 2022 à 2025 et par conséquent, économiser jusqu'à 8,22 milliards d'euros d'électricité au cours de la même période pour les entreprises et les datacenters.

Le potentiel de réduction de l'empreinte carbone de ces architectures dans les datacenters de la région EMEA serait assez modeste, de l’ordre d'environ 14,17 millions de tonnes
de CO2.

Avec une prévision de 32,8 TWh d'électricité consommée, selon Nutanix, la France dispose d'un potentiel notable de diminution de la consommation dans les centres de données qui reposent massivement sur une architecture à trois niveaux (3-Tier). Pour rappel, cette architecture comprend un niveau Présentation avec, par exemple, un navigateur Web, un niveau Application soit le traitement des données via des règles métier et enfin, un niveau Données vu sous l’aspect bases de données.

Des inconvénients du HCI...

Comme toute technologie, la HCI présente des désavantages. D’abord, le coût initial de la mise en place d’une telle infrastructure n’est pas indolore en raison de l’achat de matériel et de licences logicielles spécifiques. D’autre part, l’évolutivité des solutions HCI peut se heurter à des limitations lors de l’ajout de nouveaux nœuds.

Bien noter que la HCI repose sur des solutions propriétaires ce qui crée un lien de dépendance vis-à-vis d’un fournisseur spécifique, réduisant la flexibilité et la portabilité. Vendue comme une simplification de la gestion des ressources IT, la HCI n’échappe pas aux pannes et mises à jour de plus en plus difficiles à gérer avec la montée en charge des opérations.

Comme pour toutes les technologies structurantes, les organisations doivent évaluer précisément leurs besoins réels et analyser la balance coûts-avantages avant d’intégrer la HCI dans leur système d’information.