En examinant les détails de l’étude d’Indeed, plateforme de recrutement, l’intelligence artificielle n’est pas en odeur de sainteté dans les TPE (très petites entreprises) qui ne disposent pas des moyens et du personnel pour l’exploiter au mieux. C’est le constat brut d’une enquête réalisée par Opinion Way pour Indeed. Parmi les dirigeants interrogés, 72 % d’entre eux jugent son intégration au sein de leur structure non pertinente pour au moins un domaine. Notamment dans le commercial lorsque l’IA est sollicitée pour proposer aux clients des produits et des services nouveaux, pour 63 % des répondants. Ou encore, quand l’IA est appelée à la rescousse pour améliorer les méthodes de travail (55 % des réponses).
Conscients que la faible taille de leur entreprise est un obstacle majeur, 63 % des dirigeants de TPE pensent qu’il est plus difficile d’intégrer l’IA dans une petite structure que dans des entreprises plus grandes.
L’avis du grand public est plutôt pessimiste selon Indeed, 72 % des français estimeraient qu’intégrer l’IA dans une petite structure est trop risqué. Parmi les impacts négatifs figurent la menace sur la conservation des savoir-faire artisanaux (73 %) ou la disparition des petites entreprises locales (73 %).
Les dirigeants de TPE soulignent la difficulté d’embarquer leurs équipes sur l’IA
La crainte d’une mauvaise utilisation de l’IA faute de moyens et de temps pour l’évaluer inciterait même près d’un quart des responsables (23 %) à interdire son utilisation, soit une proportion non négligeable. Quelques 47 % des répondants craignent les risques d’une utilisation non contrôlée.Les dirigeants se disent aussi concerné par l’inadéquation de l’IA avec leur activité pour
40 % d’entre eux. Plus en détail, c’est l’avis de 54 % des dirigeants pour le secteur industriel et le BTP, 43 % citant le commerce et 35 % des répondants mentionnant les services.
Paradoxalement et contre les résultats de nombreuses enquêtes sur l’usage de l’IA en entreprise, l’étude d’Indeed montrerait que les chefs d’entreprise âgés de moins de 40 ans seraient les plus frileux sur le sujet. Plus précisément, 72 % des plus jeunes dirigeants citent la difficulté de promouvoir l’IA dans leurs équipes, 57 % craindraient ses mésusages, jusqu’à 44 % qui l’interdiraient à leurs salariés. Des résultats à recouper cependant avec ceux d’autres études.
Il ressort de cette enquête la nécessité d’accompagner et former les dirigeants des TPE et leurs équipes pour mettre en œuvre l’IA et l'IA générative (IAGen). A leur décharge, ils doivent faire tourner leur entreprise au quotidien et les erreurs dans l’adoption des nouvelles technologies se paient au prix fort.
De manière globale, pour les responsables RH, la version dystopique d’une IA qui remplacerait massivement des emplois ne tiendrait pas. C’est tout du moins une des conclusions de l’étude publiée fin 2023 par Censuswide auprès de 500 DRH en Allemagne, Canada, États-Unis, France, Japon, Inde et Royaume-Uni. Il faut cependant prendre du recul avec les plaidoyers dithyrambiques et pro-domo tels celui de Microsoft qui a mandaté IDC pour une enquête expliquant les entreprises sont accros à l’IA.