Tandis que les éditeurs des progiciels de gestion intégrés claironnent à tout va sur le SaaS et le cloud, la réalité en France est que plus de 8 PGI/ERP sur 10 sont on premise, c'est à dire qu'ils tournent sur les serveurs de l'entreprise.
Un ERP (Enterprise Resource Planning) ou PGI (Progiciel de Gestion Intégré – expression recommandée par la DGLFLF) – pour résumer l'ensemble des solutions de gestion de l'entreprise, comptabilité, achats, commercial, GPAO, CRM, etc. – c'est du sérieux ! De l'investissement lourd et sur du long terme, qui repose sur une infrastructure sous contrôle.
Editeur dans le nuage vs utilisateur sur ses serveurs
Ainsi, la seconde étude annuelle ERP 2015, menée par le CXP en partenariat avec notre confrère ERP-infos.com, révèle que pour plus de 8 entreprises sur 10 (84%), l'ERP est hébergé sur un système d'information interne, 'on-premise' disent les anglo-saxons. Le site d'implantation est, dans les deux tiers des cas, en France, et pour 1 entreprise sur 4 (24%) l'ERP est hébergé sur plusieurs sites.
Cette confirmation dénote singulièrement du discours des éditeurs, qui ne cessent d'affirmer avec force communications, annonces et publicités que l'ERP se décline désormais dans le cloud. En réalité, seules 12 % des PGI installés résident sur des serveurs distants, en mode cloud, SaaS ou en hébergement dédié.
L'ERP on premise, pourquoi ?
- Les ERP affichent leur âge – 28 % sont installés depuis plus de 10 ans, 56 % depuis plus de 5 ans, et seulement 17 % ont moins de 2 ans. Ils sont donc majoritairement issus d'une époque où SaaS et nuage étaient inexistants.
- Les usages et données de l'ERP sont considérés comme stratégiques par les organisations, et pour 1 entreprise sur 3 (33%) l'ERP doit être déployé en interne, sur les serveurs de l'entreprise. Phénomène surprenant, tout du moins pour ceux qui ne suivent pas l'actualité et les dérives sécuritaires, elles sont plus nombreuses en 2015 à souhaiter conserver la main sur leur ERP en interne, elles étaient 25 % il y a un an, lors de la première étude.
- Souffrant de la défiance des entreprises vis à vis du Cloud Computing (lire « 9 DSI et RSSI sur 10 s'interrogent sérieusement sur la sécurité du cloud »), l'adoption des applications en mode SaaS est lente et modulaire.
- Et puis surtout, même si globalement le parc des ERP est ancien, les entreprises sont satisfaites de leurs solutions. C'est un des traits qui ressortent de l'étude ERP. Alors, pourquoi changer un équipement et des compétences depuis longtemps amortis ?
Un intérêt certain pour le nuage et des projets
Pour autant, les entreprises s'intéressent aux ERP dans le cloud, 32 % pour le CRM, 24 % pour la gestion commerciale et 22 % pour la comptabilité et les ressources humaines. Si l'on conjugue ces chiffres avec l'arrivée de ces applications par touches, dominées par le CRM, l'intérêt pour certaines solutions dans le cloud est net, mais nous sommes très loin de la vague annoncée par les éditeurs.
Dernier point fort de l'étude, les entreprises continuent de s'intéresser à l'ERP et aux outils de gestion. Ainsi, près de la moitié des répondants ont des projets d'évolution dans les douze prochains mois. Dont 14 % envisagent de changer de solution. Mais la plupart se contentent d'évoquer un simple changement de version. Elles sont un peu plus nombreuses (60 %) en revanche à penser faire évoluer leur solution avec de nouveaux modules ou de nouvelles fonctionnalités.