Ils dominent le monde des ERP depuis les années 80... et font aujourd'hui figure de dinosaures informatiques. Voici pourquoi ils sont condamnés à disparaître. Et pourquoi le DSI doit s'en détourner s'il veut continuer de jouer un rôle stratégique !
L'ERP (Enterprise Resource Planning) est au coeur de la plupart des organisations, qui entre la fin du siècle dernier et les premières années du nouveau, se sont transformées pour s'organiser autour de ces monstres applicatifs. Certes, ils rendent les services pour lesquels les entreprises ont investi lourdement, et ils ne cessent d'évoluer, hier sur la BI (Business Intelligence) et les RH (Ressources Humaines), aujourd'hui sur le marketing, des domaines périphériques aux progiciels de gestion que les éditeurs considèrent comme autant de relais de croissance.
Mais ce mouvement ne peut s'éterniser. D'abord parce que la réputation d'usine à gaz des ERP n'est pas usurpée, et chaque couche ou module ajouté ne fait qu'apporter encore plus de complexité. Ensuite, parce que la culture IT et les modèles de consommation changent, et que, dans l'objectif de la transformation digitale des entreprises, les dinosaures applicatifs ne peuvent que ralentir le mouvement, voire s'y opposer par leur inertie.
10 bonnes raisons d'enterrer les ERP
Passés les premiers arguments que nous avons évoqués, nous vous proposons 10 raisons qui justifient d'enterrer définitivement les ERP dinosaures :
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Il est temps de prendre sa retraite
Les ERP traditionnels reposent sur des plateformes anciennes, en particulier des mainframes ou des ordinateurs centraux qui ont été déployés dans les années 90. Ils ont fait l'objet d'investissements lourds, tout comme les mises à niveau, c'est pourquoi les DSI freinent des deux pieds lorsqu'il s'agit de les faire évoluer. Le modèle du cloud s'inscrit en substitution stratégique des ERP en place qui méritent de partir à la retraite.
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Le DSI doit déverrouiller l'ERP
Investissements lourds, mises à niveau complexes, contractualisation contraignante, les DSI tentent à ralentir le cycle de vie des ERP en verrouillant les versions existantes des solutions. Mais ces dernières évoluent, adoptent le cloud, et apportent plus d'agilité avec des coûts locatifs et une consommation à l'usage. Le DSI est contraint de suivre le mouvement, et pour cela il doit revoir ses choix stratégiques sur l'ERP (les ERP) de l'entreprise.
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L'indépendance des utilisateurs
Cloud, mobilité, BYOD, objets connectés, la culture du travail évolue, et là où l'ERP est un outil de centralisation, c'est l'inverse qui se déploie dans les changements de nos habitudes de consommation. Un outil de gestion doit désormais être disponible sur toute la planète, doit être flexible pour s'adapter aux évolutions, et viser le temps réel. Imposer de nouvelles plateformes matérielles (comme SAP HANA) ne suffira pas pour répondre à ces attentes, car elles sont coûteuses, complexes et mal adaptées au profil des entreprises qui viennent à l'ERP.
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La vague porte vers les PME
Alors que les PME montent à bord de la transformation digitale, qui passe par la révision des outils du quotidien, l'ERP traditionnel n'est pas adapté aux besoins de ces entreprises. Il est d'abord trop complexe, les utilisateurs peinent à s'y adapter, mais surtout il coûte trop cher...
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Réduire les coûts d'hébergement
C'est un changement culturel majeur qui a touché les entreprises, celui de passer d'une économie d'investissement (Capex) à une économie de location (Opex). Accentuée par l'arriver d'entreprises moyennes qui ne disposent pas des moyens d'investir dans une infrastructure lourde et des licences coûteuses, le modèle du cloud s'impose pour réaliser des économies tangibles avec la souplesse requise.
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Migrer dans le cloud
Et oui, même si sur la distance le gap du coût entre on premise et nuage se réduit, le cloud c'est moins cher ! C'est plus simple et plus souple, avec des environnements applicatifs en co-location (multi-tenant) qui permettent à la DSI d'éviter les mises à jour des systèmes. Et le nuage offre des avantages qui permettent aux entreprises de se faire plus collaboratives.
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Ecarter l'épée de Damocles contractuelle
Autre point, essentiel pour nombre d'entreprises et de DSI, les éditeurs des ERP traditionnels disposent d'une arme particulièrement contraignante, et redoutable, les contrats qui les lient avec les utilisateurs de leurs solutions. L'épée de Damocles des révisions, des changements tarifaires, des ruptures de support, des pratiques centralisées, ou encore des audits imposés voire sauvages, et réelle et pèse sur les entreprises. Ecarter les dinosaures, c'est potentiellement retrouver plus de souplesse et de sérénité.
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Déplacer les budgets vers ce qui rapporte
Les mastodontes ERP sont comptablement amortis, ce qui ouvre des perspectives d'investissement, à la condition de répondre à l'objectif qui demeure prioritaire dans l'esprit des dirigeants : réduire les coûts !
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Le coeur se déplace vers le CRM
Et oui, nous l'avons déjà évoqué ici, le CRM est l'avenir de la gestion de l'entreprise. Face à un ERP qui se fait commodité, dont les usages sont connus et dont les évolutions dans les apports de valeur sont désormais assez réduites ou marginales, le CRM apporte une réponse concrète à l'objectif des entreprises de se rapprocher de leurs clients.
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Le DSI doit saisir sa chance
DSI, à quoi consacrez-vous la majorité de votre temps ? A maintenir l'existant, ce qui se traduit généralement par consacrer les deux tiers de votre temps et de vos budget aux ERP et à la bureautique… Si le DSI veut jouer le rôle qui lui revient dans l'innovation et dans la transformation numérique, il doit quitter sa routine et se concentrer sur ce qui apportera de la valeur à son entreprise.
A moins qu'il ne préfère s'isoler dans sa zone de confort, jusqu'à disparaître avec le dinosaure qu'il aura contribué à maintenir en vie...
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