Le Forum International de la Cybersécurité (FIC) 2022, le rendez-vous annuel de l’écosystème de la cybersécurité, s’est déroulé cette année sous le signe de la coopération, européenne d’abord, mais aussi du renforcement des initiatives nationales et locales pour faire face à la menace de cyberespionnage et de la malveillance numérique des états. La manifestation de cette année a également été l’occasion pour Guillaume Poupard, le président de l’ANSSI depuis 2014, de faire ses adieux à la communauté dont l’action à la tête de l’organisme public a été saluée unanimement. Le directeur de l’ANSSI avait annoncé son départ en début d’année aux équipes qu’il dirige depuis huit ans. Lors du discours inaugural, il a exhorté la communauté de la cyberdéfense à continuer le travail dans un environnement où les attaques cautionnées par les états font peser de graves menaces sur la France.
Il a ainsi rappelé le travail accompli pour sensibiliser et élever le niveau de sécurité global en France. Il a aussi rappelé son attachement à l’organisation d’une défense concertée au niveau européen, national et local. « Face à une menace cyber toujours grandissante, nous devons plus que jamais faire de la cybersécurité l’affaire de tous. Au niveau local comme national, l’écosystème cyber doit se mobiliser afin de rehausser l’exigence générale de sécurité. De même, au niveau européen, nous avons su profiter de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne pour fédérer les Etats-membres autour de nouveaux critères de sécurité et d’une ambition commune toujours plus forte », a-t-il affirmé.
Promouvoir et défendre la souveraineté de l’espace numérique européen
À l’échelle européenne, il a rappelé les accomplissements de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne pour promouvoir et défendre la souveraineté de l’espace numérique. De belles réussites sont à souligner, avec notamment un accord provisoire sur la révision de la directive NIS. Un texte ambitieux qui rehausse les exigences européennes en matière de cybersécurité. Il a par ailleurs rappelé la nécessité d’une coopération, et souligné les initiatives de renforcement des réseaux de coopération européens CSIRTs Network, CyCLONe et Groupe de Coopération NIS qui ont organisé des exercices et une semaine technique organisée par l’ANSSI au Campus Cyber au mois de mai. Une dynamique qu’il s’agit de pérenniser.
Face à la sophistication de la menace qui vise de plus en plus les communautés territoriales, Guillaume Poupard a insisté sur la nécessité de renforcer « la protection du tissu économique et social français [qui] nécessite un renforcement de la cybersécurité au cœur des territoires ». Il a rappelé l’action de l’ANSSI à l’échelle régionale, car la menace des rançongiciels touche tous types d’organisations, petites comme grandes, privées comme publiques. Parmi les initiatives, L’ANSSI soutient l’acquisition de produits et licences mutualisés de cybersécurité afin d’ancrer dans la durée les niveaux de sécurité. A la fin de l’année 2021, plus de 600 organisations ont bénéficié d’un accompagnement, prouvant un besoin prégnant de soutien. Enfin, questionné sur son avenir, Guillaume Poupard, en bon agent de l'État soumis au devoir de réserve, s’est refusé à tout commentaire.