La perception de l'obsolescence programmée varie d'une génération à l'autre. Chez les plus jeunes elle pointe deux champions, Apple et Samsung, ce qui nécessite d'introduire la notion nouvelle d'obsolescence programmée psychologique.
Interrogez un Français âgé de plus de 34 ans sur l'obsolescence programmée des produits électriques et électroniques, il vous citera en priorité (34%) le gros électroménager. Et c'est vrai qu'il a la réputation d'afficher une certaine propension à tomber en panne dès que s'interrompt la période de garantie ! Mais posez la même question à une personne plus jeune, de 18 à 34 ans, et il vous citera en priorité... les smartphones (31%).
Cela signifie-t-il que les smartphones tombent en panne très (trop) rapidement ? Non, ce que les Français pointent ici c'est non pas l'obsolescence matérielle, mais l'obsolescence psychologique… Et en particulier ils pointent deux marques : Apple et Samsung.
Obsolescence programmée psychologique
Pour comprendre ce phénomène, il faut regarder ce qui se cache derrière cette expression : l'accélération du rythme de sorties de nouveaux modèles. Chaque nouveau modèle de smartphone, avec son lot de spécificités et de nouveautés, serait destiné à 'ringardiser' les précédents. Aux yeux des consommateurs, la pratique des deux constructeurs – Apple est passé du rythme d'une sortie tous les 12 mois à une sortie tous les 4 mois et demi ; et Samsung de 12 mois à 6 mois, et aujourd'hui 3 mois – est assimilable à une obsolescence programmée.
Les consommateurs français se révèlent très attentifs à ces pratiques. C'est ainsi que 81% des français considèrent que les innovations technologiques d’Apple et Samsung ne justifient pas la fréquence de renouvellement de leurs modèles. Et c'est ainsi qu'aujourd'hui un 'millienial' sur 3 considère que les smartphones sont les produits les plus touchés par l’obsolescence programmée.
L'entreprise face aux défits de l’obsolescence programmée
Cela entraine deux défis pour l'entreprise. Le premier porte sur la prise en compte de l’obsolescence programmée dans le traitement accordé aux utilisateurs d'équipements électroniques. Quel est le taux de satisfaction d'un salarié qui considère son smartphone comme obsolète, et comment cela peut-il influencer sa productivité et/ou son engagement ? La réponse est en partie portée par le BYOD (
Bring Your Own Device) qui reporte ces questions sur le salarié lui même.
Le second défi est d'un ordre différent : que faire des équipements considérés comme obsolètes, alors que dans la réalité une part importante de cette obsolescence est perçue mais non constatée ? Le marché de la seconde vie des smartphones et du recyclage est à considérer, avec son lot de pratiques et de règlementations.
L’obsolescence programmée, quelle soit réelle ou psychologique, n'a pas fini de faire parler d'elle...
Source : « Le palmarès de l'obsolescence programmée » par Opinion Way pour Black Market