L’information circulait depuis un moment et c’est désormais officiel : Apple décide de voler de ses propres ailes en abandonnant les processeurs Intel au profit de ses plateformes SoC à base de processeurs ARM. L’annonce a été faite durant la WWDC, la conférence annuelle des développeurs d’Apple. Les participants à la conférence ont pu voir sur leurs écrans, Tim Cook, le PDG d’Apple annoncer la nouvelle ère des plateformes à la pomme croquée à base de processeurs ARM, rebaptisés Apple Silicon pour l’occasion. Parallèlement, des annonces ont été faites concernant les nouvelles versions de ses systèmes d’exploitation pour ses divers produits : iOS 14, iPadOS 14, MacOS Big Sur, TV OS et WatchOS. Les bêtas publiques seront disponibles le mois prochain et les versions finales sortiront à l’automne.
Ce n’est pas la première fois qu’Apple change de fournisseur de processeurs. En 2006, la firme de Cupertino avait décidé de se passer des processeurs PowerPC d’IBM au profit des puces x86 d’Intel. Il connaît donc le prix et les efforts d’une telle transition. Car changer de type de processeurs est une véritable disruption, qui impacte toute la chaîne de valeur consécutive et en premier lieu la chaine logicielle. L’histoire se répète mais pas dans les mêmes conditions, car la transition annoncées risque d’être plus difficile que la dernière : il y a une différence entre adopter les puces d’Intel, très répandues et bénéficiant d’un écosystème de développeurs et d’expertises logicielles affirmés, avec des applications métier et de loisir à foison, à une puce qui était jusque-là cantonnée aux smartphones et aux tablettes.
Organiser la transition dans les meilleures conditions
Apple le sait, et n’a pas ménagé ses efforts ni la salive de ses intervenants, pour rassurer son écosystème, et en premier lieu les développeurs. Il s’agit pour Apple de proposer les outils ainsi qu’une roadmap permettant aux développeurs d’avoir une visibilité sur ce qui les attend. Pour rassurer tout le monde sur les capacités de ses puces, Apple a présenté des démonstrations de ses produits phares tournant sur la nouvelle plateforme. Les spectateurs ont pu voir Final Cut Pro traitant trois flux vidéo 4K simultanés, Lightroom effectuant des montages et des synchronisations dans un catalogue d’images. D’autres démonstrations ont mis en avant les capacités d’émulation des systèmes d’exploitation de Microsoft et de Linux, ainsi que la virtualisation.
La période de transition durera deux ans à compter de la date de sortie des premiers Mac à base d’Apple Silicon, à la fin de cette année. Apple lance également le Universal App Quick Start Program, qui donne accès à la documentation, au support des forums, aux versions bêta de macOS Big Sur et Xcode 12, et à l’utilisation limitée d’un Developer Transition Kit (DTK), un système de développement Mac basé sur le A12Z Bionic System on a Chip (SoC) d’Apple.