Outre l’adoption généralisée du télétravail, les entreprises s’attendent à une altération à long terme des conditions de travail pour respecter les règles d’hygiène et de distanciation. Les espaces de travail devraient en outre être ajustés et les déplacements réduits au strict minimum.
Jusqu’à présent, les enquêtes sur le télétravail post-Covid-19 se sont surtout concentrées sur les avis des salariés et leur expérience du travail à distance durant le confinement. S&P Global Market Intelligence a mandaté sa filiale 451 Research pour sonder les entreprises à propos de leurs plans pour le futur du travail et comment elles comptent s’adapter à la nouvelle normalité post-Covid-19. S&P Global Market Intelligence est une division de S&P Global, la firme spécialisée dans l’information et l’analyse financière, maison-mère notamment de l’indice financier Standard & Poor’s.
Le rapport, Digital Pulse COVID-19 Flash Survey, résultant de cette enquête mondiale, présente les réponses recueillies entre le 29 mai et le 11 juin auprès de 575 décideurs environ, du secteur des technologies de l’information. « La nouvelle étude éclaire l’avenir du travail et met en lumière certains des changements à l’échelle de l’entreprise, et que les entreprises ont effectivement connus ou mis en œuvre », explique le rapport. Parmi les sujets abordés, les impacts opérationnels, les modifications des budgets, les dépenses et la tarification, l’adaptation des initiatives informatiques et les nouvelles conclusions sur la manière dont les entreprises prévoient de revenir au bureau.
Distanciation et réduction drastique des déplacements
Dans l’ensemble, résume le rapport, les entreprises du monde entier apprennent rapidement à s’adapter à une nouvelle normalité à la suite des perturbations causées par le Covid-19. Près de 80 % des organisations interrogées ont déclaré avoir mis en place ou étendu des politiques universelles de travail à domicile, tandis que 67 % d’entre elles s’attendent à ce que ces politiques restent en place de manière permanente ou à long terme.
Les entreprises ont mis en place plusieurs mesures liées aux voyages et aux événements qui changent la vie au bureau. En plus des 80 % d’organisations qui ont déclaré avoir mis en place des politiques de travail à domicile élargies ou universelles, 85 % ont mis en place des limitations de déplacements et le même pourcentage a limité ou interdit les réunions en présentiel, 71 % des répondants ont également déclaré qu’ils convertissaient les événements organisés en événements virtuels et 37 % ont élargi les règles relatives aux congés des employés, entre autres changements.
Des conditions de travail modifiées à long terme
Concernant le retour au bureau, les entreprises ne sont pas pressées, préférant attendre de voir comment les choses évoluent. Près de 19 % des organisations seulement ont l’intention de faire revenir les employés dans leurs bureaux dès que la règlementation locale le permettra, 25 % attendront un mois ou plus, tandis que 24 % n’ont pas encore fixé de calendrier. Un attentisme qui peut s’expliquer par la généralisation du télétravail justement, malgré l’urgence de remettre la machine en route.
Les conditions de travail modifiées sont présumées être à long terme ou permanentes. Environ 20 % des personnes interrogées déclarent que leur organisation prévoit de fonctionner dans d’autres conditions que la normale, telles que le travail à distance, le port d’équipements de protection et la distanciation physique, jusqu’en 2021 et au-delà. Elles sont 14 % à considérer que les conditions ont été modifiées de manière permanente, tandis que 18 % n’ont pas encore établi de plans. Elles sont 79 % à considérer que la distanciation sociale sera le plus grand défi à relever pour reprendre des activités normales.
Enfin, comme un écho à l’accroissement du télétravail, les organisations prévoient une réduction généralisée de l’espace de travail : 47 % des personnes interrogées déclarent qu’elles sont susceptibles de réduire l’empreinte physique de leurs bureaux, plus de 20 % d’entre elles s’attendent à une réduction de plus de 25 % de l’espace occupé avant la crise.