Plusieurs agents et enquêteurs de la police de New York (NYPD) se servent encore de la technologie de reconnaissance faciale Clearview AI malgré le renoncement du département de police de la ville à son utilisation. Le NYPD déclare que la technologie présente de nombreux problèmes éthiques comme le risque d’abus, mais aussi de sécurité. Pour rappel, la société Clearview AI a été prise dans une affaire sombre de collecte d’images de plusieurs millions d’utilisateurs à partir de plusieurs plateformes de réseaux sociaux comme Facebook, LinkedIn, le site de paiement mobile Venmo et Twitter. En réponse, Clearview AI a nié avoir violé les règles d’utilisation de Twitter. Néanmoins, l’unité de reconnaissance faciale du NYPD l’a utilisé au début de l’année dernière pendant 90 jours dans le cadre d’un essai gratuit. Par la suite, la police de New York a renoncé à son utilisation après avoir compris que le créateur de l’application Hoan Ton-That était impliqué dans une affaire d’arnaque à l’hameçonnage en masse en 2009. Par ailleurs, la police était dans l’incapacité de dire clairement qui avait accès aux images une fois téléchargées dans la base de données de Clearview. Par contre, un certain nombre de policiers utilisent encore l’application dans le cadre de leurs enquêtes. Le NYPD affirme qu’il existe encore 36 comptes actifs de policiers qui continuent de recourir à cette technologie.

Pour se connecter à Clearview AI, les policiers ont besoin d’une adresse email officielle. Mais la plupart de ceux qui l’utilisent préfèrent l’installer sur leur propre mobile, étant donné que leurs téléphones professionnels ne la prennent pas en charge. Lorsqu’ils sont sur terrain, les policiers réfractaires n’ont qu’à télécharger la photo d’une personne qu’ils recherchent avant d’obtenir toutes les informations la concernant sur la base de données de Clearview AI. Même si la police de New York a renoncé à l’utilisation de l’application, on estime que plus de 600 organismes publics y ont recours. La liste comprend, entre autres, le FBI, l’US Homeland Security et la police de Gainesville (Floride). La police de New York, quant à elle, s’inquiète tout particulièrement que la technologie soit utilisée par les policiers pour d’autres raisons, en dehors de leur activité professionnelle. De plus, il n’y a à ce jour aucune relation institutionnelle entre Clearview AI et le NYPD. La police utilise un autre système de reconnaissance faciale utilisant des images fixes qui sont ensuite comparées à une banque de données de personnes arrêtées légalement. De son côté, Clearview AI déclare que sa technologie est actuellement devenue la norme pour plusieurs entités publiques de sécurité et de défense. La société a même présenté quelques preuves de son efficacité, notamment lorsqu’un policier a réussi à lancer une alerte à la bombe dans une station de métro à Brooklyn grâce à l’application.

À lire aussi Google préconise une réglementation immédiate des gouvernements sur la reconnaissance faciale, quitte à suspendre temporairement son usage si nécessaire