Le Global Carbon Projet, un panel de chercheurs dirigé par le scientifique Rob Jackson de l’Université de Stanford, a déclaré que les émissions de dioxyde de carbone au niveau mondial devraient connaître un nouveau record pour cette année 2019. Ce gaz est le principal responsable du changement climatique qui peut produire des effets plus ou moins dramatiques comme la montée du niveau des océans, la fréquence des incendies, etc. Par ailleurs, le changement climatique a un coût économique actuel et futur énorme, représentant plusieurs milliards de dollars. Par contre, les chercheurs ont constaté que la croissance des émissions est nettement plus lente que celle des années précédentes. En effet, les émissions de dioxyde de carbone devraient augmenter de 0.6 % en 2019. Ce chiffre était supérieur de 2.1 % en 2018, et de 1.5 % en 2017. Les chercheurs ont publié leurs projections dans plusieurs revues spécialisées, notamment le Earth Science Data, l’Environnemental Research Letters et Nature Climate Change.
Les émissions de dioxyde de carbone sont surtout causées par l’utilisation d’énergies fossiles comme le charbon ou le pétrole. 40 % des émissions mondiales proviennent de l'utilisation du charbon, contre 34 % pour le pétrole, 20 % pour le gaz naturel, tandis que le reste est réparti entre plusieurs activités industrielles comme la fabrication de ciment. Si le charbon est de moins en moins utilisé dans le monde, ce n’est pas le cas du gaz naturel et du pétrole. Selon les chercheurs, les efforts des pays riches pour réduire l’utilisation du pétrole et du gaz naturel ne suffiront pas à effacer la demande croissante provenant des pays émergents. Pour qu’il y ait baisse des émissions, mais pas seulement celle de leur croissance, il faudrait que la réduction des émissions de dioxyde de carbone de la part des pays riches puisse dépasser les besoins des pays en développement. Ce qui n’est pas facile selon les experts, d’autant plus qu’à l’exemple des États-Unis, chaque habitant consomme 16 fois plus de pétrole qu’un habitant de l’Inde et 6 fois qu’un chinois. Aux États-Unis, chaque habitant possède une voiture contre 1/40 en Inde et 1/6 en Chine. Si ces pays ont le même taux de possession de véhicule par habitant que les États-Unis, un milliard de voitures circuleraient dans chacun de leur territoire. Jusqu’à maintenant, les États-Unis n’ont pas encore trouvé la bonne politique pour se libérer du pétrole. Ce qui a pour conséquence de réduire sa contribution à la prévention du changement climatique, même si ses émissions de carbone ont diminué de 1.7 %, pas suffisantes pour enrayer celles de la Chine, par exemple, qui ont augmenté de 2.6 %. Pourtant, Rob Jackson affirme que la réduction de l’utilisation des ressources fossiles, surtout le charbon, en Europe et aux États-Unis, est une aubaine pour créer des emplois, tout en permettant d’améliorer la qualité de l’environnement. L’utilisation de véhicules à faible émission, le développement de nouvelles solutions de stockage d’énergie, le progrès en efficacité énergétique, l’énergie renouvelable, etc., vont davantage contribuer à prévenir le changement climatique. D’ailleurs, un rapport du FMI confirme que le coût des énergies renouvelables comme l’éolienne et le solaire est en constante diminution. Elles constituent actuellement une véritable alternative aux énergies fossiles.
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