À 55 ans, Jack Ma, l’emblématique PDG d’Alibaba, a démissionné. Mais comme à son habitude, la cérémonie d’adieu s’est faite d’une façon spectaculaire dans le centre olympique de Hangzhou, en Chine, dotée de 80.000 places. A priori, Jack Ma a laissé Alibaba dans une forme étincelante. Il a, effectivement, quitté une entreprise valorisée à plus de 460 milliards de dollars, plus de 100.000 salariés dans le monde, ainsi que sa présence dans diverses branches, allant du commerce du détail au développement de l’IA. Alibaba est la société la plus cotée en bourse en Asie. Dernièrement, elle a étendu ses activités en rachetant, entre autres, la plateforme de vente au détail de produits de luxe, Kaola. Jack Ma va être remplacé par Daniel Zhang, ancien comptable, à l’encontre duquel il ne tarit pas d’éloges. Toutefois, il ne partira pas, pour autant, de la société. En effet, il deviendra un des 38 membres du partenariat de dirigeants, qui se distingue de son Conseil d’administration.
Le départ du leader charismatique de l’une des plus grandes entreprises au monde laisse perplexes certains spécialistes, d’autant que sa démission précoce n’est pas très habituelle. Pour eux, les tâches de Zhang seront ardues après la baisse du commerce de détail chinois de près 50 % en (de 32,4 à 17,8 %). De plus, Zhang devra gérer quelques dossiers brûlants que son prédécesseur lui a laissés. Il s’agit, en premier lieu, de l’acquisition de MoneyGram pour 1,2 milliard de dollars qui s’est avérée décevante. Il lui faudra également calmer les polémiques déclenchées par Jack Ma en Chine après que ce dernier ait demandé à ses salariés de travailler toute la semaine. Et surtout, Alibaba est au centre de la guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis. Sa filiale Taobao est classée par les Américains dans une liste noire pour des cas présumés d’atteintes à la propriété intellectuelle.