Une enquête Harvey Nash/KPMG CIO, constate que « l'informatique crée plus de valeur que jamais auparavant dans les entreprises, mais qu'elle a besoin d'une meilleure gouvernance ». L’enquête pointe les achats sauvages effectués en dehors de tout contrôle des services informatiques.
Ces usages représentent non seulement une entorse aux bonnes pratiques, mais aussi des risques sécuritaires. En effet, les dangers liés à la sécurité et à la vie privée sont plus importants « pour les chefs d'entreprise qui contournent le contrôle direct de leur service informatique pour les achats technologiques ».
Ainsi, près des deux tiers (63 %) des entreprises autorisent à présent la gestion de la technologie à l'extérieur du service IT, un changement qui apporte à la fois des avantages commerciaux importants et des risques accrus pour la confidentialité et la sécurité, révèle le sondage. « Lorsque les dépenses informatiques sont gérées en dehors du contrôle direct du DSI, les entreprises sont deux fois plus susceptibles d'avoir plusieurs zones de sécurité exposées et d'être victimes d'une attaque informatique majeure », prévient le rapport.
Des pratiques qui apparaissent au mauvais moment
Mais le plus grave, c’est que ce changement de pratique survient au plus mauvais moment, car cette énorme opportunité de capitaliser sur la valeur de l'informatique d'entreprise, mais aussi de gérer ses risques, survient à un moment de changements significatifs pour l'entreprise, le DSI et le service informatique. Comme le montre l'enquête :
- de moins en moins de DSI siègent au conseil d'administration. Bien que l'influence du DSI reste intacte (66% cette année considèrent le rôle comme gagnant en influence par rapport à 65% en 2018), ils sont moins nombreux à siéger au conseil, passant de 71% à 58% en seulement deux ans,
- l'intelligence artificielle (IA) et l'automatisation entraînent d'énormes changements. Étant donné que le département informatique est chargé par son conseil d'administration d'utiliser l'IA et/ou l’automatisation pour améliorer l'efficacité (+17% cette année en ont fait une priorité), les DSI s'attendent à ce que jusqu'à 1 poste sur 5 soit remplacé par l’IA/l’automatisation dans les cinq ans à venir. Il est probable que cela conduira à une réorganisation importante des rôles dans l'ensemble de l'entreprise. Toutefois, 69 % des CIO estiment que les nouveaux emplois compenseront les pertes d'emplois attribuables à l'IA/automatisation,
- la pénurie de compétences, à son plus haut niveau depuis 2008, ajoute de la difficulté à trouver les bons talents. Les trois compétences les plus recherchées concernent le Big Data et l’analytique (44 %), la cybersécurité (39 %) et l'IA (39 %).
Source : KPMG