Dans une analyse publiée par le site Fintech Futures, Claus Christensen, CEO de Know Your Customer, tresse des couronnes d’éloges au régulateur français pour son rôle dans la normalisation du marché des fintech.
L'évolution rapide de la technologie financière, portée par la révolution fintech, a le potentiel de bouleverser complètement le système financier. C'est pourquoi la plupart des autorités financières du monde entier adoptent une approche prudente et veulent s'assurer qu'elles n'entravent pas cette évolution et ne la rendent pas incontrôlable.
Certains, cependant, ont été plus rapides que d'autres à saisir le plein potentiel de la fintech, comme Singapour, par exemple. De plus, la France, une étoile montante, travaille discrètement pour s'assurer que son industrie financière en pleine croissance a toutes les garanties en place et que la voie est libre pour que ses entreprises puissent tirer pleinement parti de la technologie financière.
L'Autorité des Marchés Financiers (AMF) s'est imposée dans ce domaine il y a près de trois ans, en mettant en place tout un département dédié exclusivement à la mise en place des bases réglementaires permettant le développement des technologies financières. Elle a aussi rapidement mis à profit l'expertise d'autres pays aux vues similaires, en concluant des ententes conjointes avec leurs collègues à l'étranger, y compris la Financial Services Agency (FSA) du Japon.
Plus important encore, elle s'est investie de manière proactive dans le monde des affaires français pour faire passer le mot, en soutenant et en participant de manière significative à des événements importants tels que le Forum FinTech de Paris, qui rassemble depuis 2016 des centaines de directeurs généraux et d'experts du secteur pour préparer l'avenir des technologies dans le domaine financier.
La même année, l'AMF et l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ont lancé conjointement un organe de concertation réunissant des chefs d'entreprises et des experts de la haute technologie, pour mieux cerner les enjeux réglementaires et prudentiels liés à l'innovation financière.
Il était donc probablement inévitable que l'AMF s'intéresse également aux actifs cryptés et à la blockchain. La rapidité avec laquelle elle a agi est surprenante. Aussitôt que l'autorité de régulation a mené une enquête auprès des acteurs du marché pour savoir s'il convenait d'inclure la cryptographie dans ses attributions (la réponse a été un « oui »massif), l'Assemblée nationale a entamé le processus qui devait aboutir à un débat approfondi sur le code.
Elle dispose même d'un groupe de travail mis en place sous l'égide du ministère de l'Économie et, preuve du sérieux avec lequel l'AMF s'attaque aux cryptos, elle est dirigée par l'ancien gouverneur de la banque centrale Jean-Pierre Landau (rapidement surnommé « Monsieur Bitcoin »).
Les ingrédients sont en place pour un régime de réglementation qui est sensibleà la nature changeante de la technologie fintech et de la technologie de réglementation connexe (regtech).
Source : FinTech Futures