La frustration, tel serait le sentiment dominant des PME face aux dysfonctionnements liés aux équipements numériques et à l’origine de pertes de temps et de manque à gagner.
Les PME françaises investissent dans le numérique, selon une étude Opinium pour Konica Minolta, 73% de nos dirigeants estiment faire des efforts budgétaires en termes d’informatique afin de développer leurs activités. Ils sont donc une majorité à attendre des effets positifs du numérique, Cependant, 44% d’entre eux estiment que ces investissements ne sont pas suffisants…
Les PME françaises à la traîne
Pourtant, les PME françaises déclarent avoir investi en moyenne 184 000 euros lors de l’année passée dans des solutions numériques. Mais à les comparer avec leurs homologues aux US, au UK et en Allemagne, elles seraient à la traîne puisque le niveau d’investissement moyen se situe à 459 000 euros par an.
Il faut relativiser ces chiffres selon leur origine, ce que l’étude ne fait pas… Une PME américaine ou Allemande correspond plutôt à la frange entre la grosse PME et l’ETI françaises. Alors que le tissu économique français est plutôt sur des PME de plus petite taille. La comparaison entre ces pays est donc hasardeuse…
Pour autant, l’étude révèle que les PME françaises occupent la dernière place sur tous types d’investissements, tels que :- les infrastructures réseaux (41% contre 46% au niveau mondial) ;
- les applications Cloud (36% contre 42% au niveau mondial) ;
- l’infrastructure cloud (26% contre 38% au niveau mondial) ;
- l’infrastructures intégrées (19% contre 27% au niveau mondial) ;
- le spécialiste technique (17% contre 28% au niveau mondial) ;
- l'analyse des réseaux organisationnels (11% contre 21% au niveau mondial).
Accueil positif sur les technos
- 78% des PME ont une opinion positive de l’impact de technologies futures sur la productivité de leur entreprise, et même très positive pour 34% ;
- 42% des PME françaises s’attendent à ce que ces nouvelles technologies améliorent la rentabilité ;
- 37% espèrent qu’elles rendront les processus plus efficaces.
Mais excès de prudence sur le cloud
- 16% seulement des PME françaises prévoient d’adopter une infrastructure ou des applications Cloud ;
- 34% affirment ne pas avoir l'expertise suffisante pour les utiliser ;
- 30% estiment que la technologie est trop chère ou que le budget n'est pas prévu ; 22% pensent que leur entreprise n’en a pas l’utilité !
Faire face aux dysfonctionnements
Il n’en reste pas moins que l’usage de ces équipements et des services qui sont associés au numérique est loin de satisfaire les PME. Au sein des PME françaises, l’usage des TIC serait même considéré, selon les conclusions de l’étude, comme “une source grandissante de frustration”, car le matériel au sens large ne délivrerait pas toutes ses capacités !
Les problèmes les plus souvent invoqués sont :
- 27% - Le matériel hardware ne fonctionne pas ;
- 24% - Des soucis d’administration système ;
- 24% - Des logiciels obsolètes ;
- 23% - Des risques en termes de sécurité informatique ;
- 20% - Une mauvaise connexion Internet ;
- 20% - Des serveurs en panne.
Le prix des dysfonctionnements
L’étude va plus loin et a estimé que les dysfonctionnements auraient engendré un coût moyen annuel de plus 97 000 euros en 2017. Les dirigeants de PME françaises estiment que les principales pertes financières proviennent :
- 41% - Du temps perdu ;
- 37% - De l’altération de la productivité des équipes ;
- 35% - De la baisse de la qualité du travail et du coût budgétaire entraînés par la résolution des problèmes informatiques.
Selon ces mêmes dirigeants de PME, si les bonnes solutions informatiques étaient mises en place, ils pourraient espérer gagner 167 heures, soit près de 7 jours par an (13,9 heures en moyen par mois).
La pénurie de main-d’oeuvre qualifiée
La pénurie de main-d'œuvre qualifiée serait un des facteurs imputables à ces pertes financières, ce qui également entraînerait une baisse de la productivité des PME. Et le recrutement ou le maintien en poste d’un responsable technique devient primordial.
- 33% des PME estiment qu’une journée de travail est perdue chaque mois due au manque de compétences ou de formation en interne.
- 51% estiment allouer plus d'une journée de travail par mois à chercher ou retenir le profil adéquate.
Source : enquête Opinium pour Konica Minolta, menée cet été auprès de plus de 800 décideurs de PME aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France
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