L’Intelligence Artificielle trouve sa place dans la gestion documentaire et le DAM (Digital Asset Management). Les organisations y trouvent des outils pour qualifier le contenu et gagner du temps, avant d'en multiplier les usages.

Les organisations ressentent l’urgence de mettre en oeuvre des technologies et des services spécialisés afin d’enrichir la donnée et de faire gagner du temps aux utilisateurs. Ceux-ci consacrent en effet beaucoup (trop) de temps à qualifier la donnée, en particulier à la rendre plus exploitable via les métadonnées. Ce qui d’ailleurs a un coût qui pèse sur la donnée.

Pour cela, ce qui compte c’est le processus qui affecte l’ensemble des nombreuses technologies autour du traitement sémantique et du signal. Ce processus se déroule en deux étapes : l’enrichissement de la donnée ; suivi de son inférence, de la retravailler afin d’en extraire plus de valeur (insight) ou de logique.

Les éditeurs apportent plus de valeur que les GAFA

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Interrogé sur l’intégration de l’IA dans les plateformes de gestion documentaire, Alain Escaffre, Directeur produits de Nuxeo, nous a confirmé le rôle que prend l’IA dans ce domaine : « L’IA nous aide à disposer d’un contenu qualifié plus exploitable, avec plus de métadonnées, plus de contenu sémantique, plus facile à intégrer, afin de faire gagner du temps aux utilisateurs ».

Les GAFA proposent des services et des modèles génériques entrainés sur les gigantesques volumes de données dont ils disposent (nos données !), mais ces applications ont un caractère plutôt générique, là où les entreprises ont besoin de services plus spécialisés.

Face à ces offres fortement médiatisées, les entreprises ont besoin de services d’IA spécialisés. Elles possèdent la donnée dans leur repository documentaire, avec beaucoup de documents qui partent des données existantes, enrichies de services dans le cloud.

« Cela rend plus facile le chainage des traitements sémantiques couplés à des API standards pour arriver à des niveaux de données où l’on peut facilement extraire des échantillons afin d’évaluer un modèle spécifique. Nous pouvons ainsi faciliter la création de la chaine d’apprentissage pour les prédictions et l’auto-classification. »

Des usages attendus aux coûts maitrisés

Certes, mais l’IA n’est-elle pas non plus un phénomène de mode ? Non, car il semblerait que tous les clients des plateformes de gestion documentaire sont intéressés par cette technologie, au point pour certains de mettre à la disposition des développeurs et intégrateurs des jeux de données. Leurs objectifs sont principalement de re-valider les anciens jeux de données et de réduire le travail des utilisateurs.

Comment cependant résoudre la question du manque de compétences dans l’IA ? Des data-scientists commencent à sortir des écoles, mais ils manquent d’expérience de l’entreprise. Pourtant, « même si cela reste difficile, il est possible de trouver des gens prêts à s’investir. La difficulté vient de l’emprisonnement de la donnée. Comment accéder aux données intéressantes quand les organisations mettent un frein à la mobilité et à l’accessibilité des données ? Il faut également prendre en compte la complexité de l’export et du transport des données, et obtenir les autorisations. »

Quant à la question du coût ? Aujourd’hui, l’idée est de rendre l’accès à l’IA plus facile, sans ajouter de charge. Hormis le coût du processing cloud, lié à la taille des flux et du traitement, parce que l’IA fait consommer plus de cloud, de ressources, de bande passante, etc.

L'IA demain

D’autres cas d’usage de l’IA dans la gestion documentaire se profilent à l’horizon, toujours concentrés sur l’amélioration de l'expérience utilisateur : sur les workflows et leur prédictibilité ; sur la gestion des VIP, avec la reconnaissance dans les images de personnes connues sous contrat avec droit à l’image ; sur le conversationnel, avec de nouvelles formes d’interfaçage sur les aspects de recherche et de tâches, afin de comprendre l’intelligence dans l’interaction pour suggérer des choses pertinentes.

Qui se lance dans les projets d’IA sur les plateformes de gestion documentaire ? Nous attendions les banques en réponse, mais il semble que pour elles les projets sont plus complexes à mettre en place. C’est pourquoi elles cèdent la place aux entreprises les plus mature sur ce sujet, les médias. Ajoutons à cela que 30 % des nouveaux projets mettent l’IA à leur cahier des charges. Et que l’IA pourrait bien se révéler levier de migration pour les clients anciens...

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