Le marché AM (Additive Manufacturing) est promu à un grand avenir, estimé à 11,2 milliards de dollars en 2027 (518 M$ en 2017), à la condition cependant que l’impression 3D s’automatise afin de trouver sa place dans la chaîne de production.
Il y aurait plus de 400 fabricants d’imprimantes 3D dans le monde, et plus de 4.000 entreprises dont l'activité fait référence à cette technologie si on leur associe le matériel d’impression 3D (des systèmes à faible coût aux systèmes de production haut de gamme et haute vitesse), les fournisseurs de composants (buses, plaques, pièces, etc.), les fournisseurs de consommables, les fabricants d’ordinateurs dédiés au support de la 3D, les développeurs de solutions, les plateformes technologiques et de partage, etc.
Ce qui se cache derrière l’impression 3D
Pour simplifier, et d’une manière exagérée en attendant sa maturité, le marché est classé soit par domaines généraux (et en ordre d’importance en 2017) :
- Fabrication de pièces métal
- Fabrication de pièces céramique
- Construction à base de ciment
- Industrie
- Alimentaire
- Electronique
Soit par technologie d’impression mise en œuvre :
- Impression 3D métal (y compris les technologies de lit de poudre, de poudre alimentée et de projection de liant)
- Extrusion de filament (bureau et industriel)
- Photopolymérisation
- Fusion de lit de poudre de polymère
- Jet de liant non métallique
- Jets de matière
Cette vison démontre un marché important, auquel on prédit un grand avenir, mais qui reste dispersé et de niche, avec un large spectre qui démarre du ‘gadget’ grand public pour atteindre d’impressionnantes et rapides imprimantes industrielles.
Que lui manque-t-il pour atteindre la maturité ?
Aujourd’hui, en dehors de quelques processus industrialisés, une impression 3D reste une opération unique. Elle nécessite à chaque étape la mise en place de processus spécifiques et souvent manuels, avec des acteurs, partenaires et compétences dispersés. Par exemple la fourniture des matériaux, l’intégration robotique, les post-traitements, ou encore la gestion des éventuels déchets sont l’objets de processus uniques qui ne communiquent pas.
Pour s’industrialiser et atteindre la maturité, le marché de l’AM (Additive Manufacturing) se retrouve dans la position des copieurs il y a trente ans, le vendeur local, la marque pour le support et les consommables, la papeterie pour le papier… Et chacun qui vient à la machine pour faire ses copies. Certes, l’impression 3D repose sur des process numériques, pour le prototypage et la manipulation des objets par exemple, mais le modèle en est proche.
La maturité viendra avec l’automatisation
La maturité va venir de la capacité à intégrer l’impression 3D dans la chaine de production du produit fini, qu’il s’agisse de fabriquer rapidement des séries personnalisées, ou de produire en masse. C’est dans l’automatisation qu’est la solution, d’une part des process d’impression (gestion centralisée des process, équipement, matériaux, support) via un contrat à un prestataire unique, d’autre part de l’intégration dans les outils de production du produit et de gestion de la chaîne production.
La démarche prendra du temps, elle devra intégrer les stations de workflow, la robotique, l'électronique et les logiciels nécessaires pour faire fonctionner les usines d'impression 3D automatisées, les systèmes de post-traitement technologiques et spécifiques aux matériaux, et des dispositifs robotiques, la capacité de s’adapter aux technologies de demain, sans oublier le point de vue commercial.
C’est à cette condition de concentration, d’intégration et d’automatisation que les opportunités liées à l’impression additive pourront émerger. L’impression d’objets en 3D deviendra alors aussi naturelle et transparente que l’impression d’un document aujourd’hui.
Source : Etude « Markets for Automated 3D Printing 2016 to 2027: An Opportunity Analysis and Ten-Year Forecast » de SmarTech Publishing
Image d’entête 689575532 @ iStock RedlineVector