Entre phantasme et réalité, IDC remet à l’heure les pendules du cloud dans les entreprises françaises, dont le niveau de maturité s’avère moyen mais devrait fortement progresser. Accompagné par l’intérêt porté pour les applications dans le cloud.
Enquêtant sur les entreprises françaises de plus de 50 salariés utilisatrices ou en passe d’utiliser des services Cloud, IDC dresse un portrait in situ de la maturité du cloud dans les entreprises. Une approche réaliste, car moins tournée vers les ambitions des fournisseurs, qui bien évidemment entendent promouvoir leurs solutions dans le cloud, une démarche devenue stratégique pour les éditeurs par exemple (lire « Les éditeurs français de logiciels se portent plutôt bien (Syntec Numérique) »), mais à l’inverse proche de la réalité du terrain.
Les 5 niveaux de maturité cloud
IDC a défini 5 niveaux de maturité qu’il a estimé par entreprise. On notera tout d’abord qu’aucune entreprise française n’échappe réellement au cloud. Par contre leur niveau de maturité est plutôt faible.
- 33% sont déclaré ‘résistants’ au cloud : si 4% sont au stade de la réflexion, donc autant dire les plus éloignés du nuage, et 29% se projettent sur des pilotes.
- 30% sont qualifiés d’explorateurs cloud, IDC leur associe l’expression ‘opportuniste’ : ils ont adopté le cloud pour répondre à des besoins métiers.
- Le 38% restants sont des utilisateurs du cloud : 15% sont des utilisateurs ‘répétable’, c’est à dire qu’ils réutilisent les bonnes pratiques, 16% sont transformateurs ‘managé’, leur utilisation du cloud est étendue, 7% sont disrupteurs ‘optimisé’, ils ont adopté une stratégie qualifiée de propriétaire sur le cloud.
Les analystes d’IDC se font cependant optimistes, puisque selon leur étude 68% des entreprises françaises prévoient d’améliorer leur maturité cloud dans les 2 prochaines années. La marge de progression du marché du cloud reste donc forte.
Le défi de passer au cloud
Le passage au cloud n’est pas si simple pour la majorité des entreprises. Qu’il s’agisse de transformer tout ou partie de leur informatique en cloud privé ou d’adopter des solutions en cloud public, elles doivent encore affronter principalement quatre défis, que nous évoquons ici régulièrement : la sécurité - même si la tendance est à reconnaitre que le cloud peut être plus sécurisé que ce que l’entreprise peut faire… -, la pénurie de compétences, les problèmes réseaux, et le risque de dépendance vis à vis d’un fournisseur de cloud.
La facilité vient des applications
Le dernier volet de l’étude IDC se révèle également intéressante. Pas de chiffre ici mais un constat, le cloud facilite l’exploitation des applications d’entreprise. C’est un fait avéré et reconnu, les entreprises, ou plutôt ses forces vives humaines souvent pointées comme un maillon faible, sont de piètres gestionnaires de leurs solutions, au grand dam de la DI qui se démène mais se trouve peu aidée par des pratiques qui négligent la sécurité et les mises à jour, ou qui favorisent un shadow IT qui ne facilité pas l’intégration et l’interconnexion.
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