Le dernier baromètre annuel Paris Workplace, réalisé par l'Ifop pour la SFL, révèle que les salariés des startups et des entreprises technologiques évaluent à 7,9 sur 10 leur bien-être au travail, contre une moyenne globale de 6,5 sur 10 pour l’ensemble des employés.
La notion de « bien-être au travail » fait référence à la qualité de vie des employés sur le lieu de travail. Un certain nombre de facteurs entrent dans l’évaluation de ce ‘bien-être’, dont les bureaux, l'ergonomie de l'espace de travail, la sécurité et l'hygiène des locaux, la protection de la santé des salariés, l'impact physique ou psychosocial des tâches effectuées, etc. Des facteurs susceptibles d'influer le résultat, mais qui sont plus ou moins identifiables.
Pour une définition plus consensuelle, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) considère le bien-être au travail comme « un état d'esprit caractérisé par une harmonie satisfaisante entre d'un côté les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur, et de l'autre les contraintes et les possibilités du milieu de travail ».
Sur le baromètre annuel Paris Workplace, réalisé par l'Ifop pour la SFL (Société Foncière Lyonnaise), les salariés des entreprises technologiques évaluent à 7,9 sur 10 leur bien-être au travail, contre 6,5 sur 10 pour les autres salariés. Des chiffres qui se retrouvent dans le plaisir que le salarié peut éprouver à passer du temps sur son lieu de travail, à 82% pour les employés ‘technologiques’, contre un douloureux 43% pour les autres salariés.
Une question de bureaux
Le baromètre Paris Workplace s’intéresse principalement au lieu de travail, à la localisation et à l’agencement des bureaux, pour évaluer le bonheur au travail. Sur ce plan, le résultat est surprenant, puisque 30% seulement de la population active serait satisfaite de son lieu travail, alors que ce sont 80% des salariés des entreprises technologiques qui expriment leur contentement.
Qu’est-ce qui différencie le lieu de travail de ces entreprises et des startups pour justifier de tels écarts ? La proximité, tout d’abord, le baromètre révèle que les salariés d’entreprises technologiques travaillent en moyenne à 37 minutes de leur domicile, contre 48 minutes pour les autres salariés.
Notons que plus le lieu de travail est proche, et plus la journée de travail s’allonge, en moyenne de 15 minutes pour un salarié qui réside à moins de 40 minutes.
Autre critère, l’espace de travail. 88% des salariés ‘technologiques’ travaillent en open space. La répartition est à peu près égale pour le reste de la population (49% en open space et 51% en bureau fermé). L’open space souligne l’attrait pour le travail en équipe. Tandis que l’absence de bureau attitré fait son chemin dans les pratiques est appréciée par 57% des employés du secteur technologique, par moins (34%) pour les autres.
Les 12 dimensions du bien-être au travail
Réduire le bien-être au travail au seul lieu de travail est quelque peu réducteur. Le think tank Fabrique Spinoza a élaboré un cadre global d’analyse du bien-être au travail qui repose sur 12 dimensions. Le cadre du travail en est la première, mais les personnes qui s’intéressent au bien-être des employés pourront s’interroger sur l’ensemble de ces dimensions :
- Cadre du travail
- Ethique et valeurs
- Gouvernance
- Relation au temps
- Management
- Relations sociales
- Modes d’organisation du travail
- Relations à la vie privée
- Nature du travail
- Rémunérations et avantages
- Formations et perspectives
- Sécurité de l’emploi
Replacer le bien-être au travail dans son contexte
Pour intéressant que soit le baromètre annuel Paris Workplace, il ne donne qu’une vue très limitée du bien-être au travail ! Le lieu de travail est certes important, mais ne justifie pas totalement l’attitude des salariés. Surtout pour différencier le secteur technologique des autres secteurs. Les technologies, justement, la modernité de l’encadrement, l’ouverture du poste de travail et la mobilité, la rémunération, pour ne citer que ceux-là, sont des critères qui influencent fortement l’attitude des salariés vis à vis de leur entreprise. Qui ne peut être réduite au seul immobilier…
D’ailleurs, une autre étude menée par Edenred et Ipsos, plus globale puisque reposant sur trois critères de jugement principaux : le cadre de travail (équipement, solidarité, objectifs, etc.), l'attention (considération de la hiérarchie, investissement dans la formation, etc.) et l'émotion (plaisir à travailler, intérêt pour les missions, confiance en l'avenir, etc.), place la France à la 12ème et dernière position des pays les plus développés. Les salariés français souffriraient principalement d’un manque de considération de la hiérarchie, d’une faible solidarité entre collègues, d’un intérêt limité pour le travail, et d’un sentiment de déséquilibre entre vies personnelle et professionnelle…
Que se passe-t-il donc ? Certains analystes ont trouvé la formule pour expliquer ce qui pourrait indument passer pour une exception française : « Les Français se montrent traditionnellement plus pessimistes, râleurs, critiques et démotivés que les autres »…
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