Dans un monde où le visuel conditionne l’expérience utilisateur, il est encore surprenant de naviguer, en 2025, sur des sites web à l’esthétique douteuse : images déformées, mal recadrées, visuels flous ou surchargés, formats qui ne s’adaptent pas au mobile… Cette réalité, visible aussi bien dans l’e-commerce que sur les sites corporate, n’est pas une simple question de goût ou de direction artistique. Elle traduit le véritable « enfer visuel » auquel sont confrontées de nombreuses entreprises.

Car derrière chaque visuel publié en ligne se cache une chaîne complexe : production, validation, modification, diffusion, stockage. Dès lors que cette chaîne est désorganisée, le résultat s’en ressent immédiatement. Et c’est souvent le cas : les ressources visuelles sont éparpillées entre plusieurs serveurs, outils, ou services. Elles sont mal classifiées, peu voire pas taguées, mal datées, sans suivi clair des droits d’utilisation. Certains fichiers sont trop lourds, d’autres en basse définition, d’autres encore ne sont plus conformes aux réglementations en vigueur. Il en résulte un gâchis de temps, de ressources et, surtout, une perte d’impact visuel.

Ce chaos est aussi le fruit de la multiplication des canaux de diffusion et des besoins internes : e-commerce, marketplaces, réseaux sociaux, campagnes publicitaires, outils de vente, communication interne... Chaque canal a ses contraintes de format, de résolution, de tonalité. Trop souvent, les entreprises essaient de les gérer avec des outils non conçus pour cela, ou à travers des processus artisanaux.

Cette situation est d’autant plus préoccupante que nous vivons dans une économie de l’image. Chaque jour, des milliers de visuels sont produits, publiés, stockés, supprimés, dupliqués. Pour les entreprises, cette surproduction est telle que sa gestion devient un casse-tête logistique et un centre de coûts. 

Pour y remédier, le Digital Asset Management (DAM) a vu le jour. Si l’abréviation est peu connue, le marché explose : estimé à 4,5Md$ aujourd’hui, il atteindra 16,2Md$ d’ici 2032. A l’image d’un Google drive intelligent, le DAM permet de stocker, organiser, enrichir, optimiser et diffuser toutes les ressources visuelles d’une entreprise. Il constitue une véritable colonne vertébrale pour la stratégie visuelle.

En centralisant les assets, il évite les doublons et les silos, les pertes de fichiers et les versions non conformes. En automatisant les traitements (compression, redimensionnement, recadrage), il garantit la cohérence des visuels sur tous les canaux. En facilitant la recherche, le taggage ou la gestion des droits, il fait gagner un temps précieux aux équipes marketing, e-commerce et communication.

Bien entendu, le DAM n’échappe pas à la révolution de l’IA. Des briques spécifiques s’y ajoutent, afin par exemple d’identifier automatiquement les visages, de générer des métadonnées ou de supprimer les arrière-plans. D’autres permettent de créer des portails personnalisés pour partager des visuels avec des partenaires ou des prestataires. Tous convergent vers un objectif commun : remettre de l’ordre, de l’efficacité et de l’harmonie dans le traitement de l’image. 

En 2025, alors que les contenus visuels représentent l’essentiel de l’interface entre une marque et ses publics, il est urgent de traiter la chaîne visuelle avec les mêmes standards de rigueur, de performance et de gouvernance que les autres briques du système d’information. 

Un site peu esthétique ne relève plus d’un simple manque de goût, mais d’un défaut difficilement pardonnable : 87% des acheteurs en ligne estiment que la qualité des visuels influence leur décision d’achat (CMO Council). Par François Mancini, Chief Sales Officer de Scaleflex