Imagination, innovation et gadgets. Internet des objets, analytiques, transparence, et réalité vituelle. Quid de la sécurité ?

Il ne vous aura pas échappé que se déroule actuellement le CES 2015 (Consumer Electronics Show), le salon américain – et donc mondial ! - des technologies et des gadgets grand-public. La presse, toute la presse y va de son gadget génial à sa start-up, française de surcroit...

 

Nous ne cèderons pas à la tentation. Nous éviterons le copier/coller des annonces de produits, tous plus 'révolutionnaires' les uns que les autres, merci aux designers. Mais il est difficile de passer à coté. Alors, que pouvons nous retenir de ce CES 2015 ?

Chaque début d'année, la foule se presse à Las Vegas pour admirer des merveilles technologiques. Cet univers du gadget, qui touche tous les domaines – cette année sont particulièrement visés les écrans de télévision et l'automobile, mais également les montres connectées et plus généralement les objets connectés, et l'énergie (création et stockage d'électricité) –, est la démonstration de la force de l'homme : son imagination.

De l'imagination à l'innovation

Pour nos entreprises, imagination se traduit par innovation. Soyons bien clairs : nous retenons l'expression innovation dans son sens conceptuel, à savoir la création de nouveautés – nouveau produit, nouveau service - et non dans celui de la R&D (Recherche et Développement).

En la matière, le CES est le plus grand démonstrateur de l'efficacité de nos processus d'innovation, et donc de partir de technologies existantes pour créer des nouveautés. Le système s'appuie sur de grands industriels, majoritairement pour les technologies américains et asiatiques, qui créent et produisent les technologies de base (composants, réseaux, logiciels), et sur un écosystème d'entreprises, de start-up, d'universités, d'organisations étatiques, etc., qui font fonctionner leur gingin (cerveau) pour en tirer des usages, donc créer de nouveaux produits.

Vers un monde d'écrans connectés

C'est pour nous le second et double enseignement de ce CES 2015. L'Internet des objets s'impose et la majorité des produits qui ont été présentés affichent des capacité de connectivité. Des montres à l'automobile, en passant par une multitude de gadgets, tout le monde communique. Il s'agit pour les uns de piloter les produits, pour d'autres de collecter les données, et à terme pour tous de faire les deux.

Mais pour aboutir au monde connecté que l'on nous prédit, il faut 5 choses :

  • des technologies intelligentes qui permettent d'automatiser au maximum les usages et le pilotage des produits, les fabricants de composants comme Intel y travaillent ;
  • des réseaux et de la bande passante, c'est la grande interrogation pour le futur, réseaux et opérateurs sauront-ils les supporter ? Une partie de la réponse tient dans le Cloud Computing ;
  • des analytiques, c'est à dire des capacité de traitement – transmission, stockage, algorithmes, mathématiques et statistiques - de la donnée générée. Le Big Data s'annonce en filigrane. ;
  • des écrans, en interface entre le produit et l'utilisateur ou l'administrateur, et en la matière, malgré la présence du salon de la mobilité à Barcelone dans quelques semaines, le smartphone s'affiche en grand vainqueur du CES 2015 ;
  • et des logiciels, car il faut bien que tous ces modèles, processus, produits, etc., soient pilotés, s'affichent, communiquent. Bien qu'en arrière plan, c'est un incroyable écosystème d'éditeurs et d'outils de développements, de logiciels et d'API (Application Programing Interface), qui se met en place.

...avec plus de transparence

Un évènement est venu frapper les esprits dès les premiers jours du CES : le fabricant d'automobiles Toyota a rendu publics environ 5.000 brevets autour de ses technologies de véhicules fonctionnant à l'hydrogène. Les brevets de Toyota comprennent en particulier 70 modèles de stations de ravitaillement en hydrogène désormais libres de droits. L'ampleur de l'annonce est certainement un épi phénomène, mais elle prend place dans un environnement où il est de plus en plus difficile aujourd'hui d'évoluer seul. Sans oublier que cette stratégie va permettre à Toyota d'inviter une partie de l'industrie à le rejoindre, et donc d'imposer ses standards…

Cette démarche de transparence et de partage se multiplie, et nous ne pouvons que nous en féliciter chez IT Social, puisque comme vous le savez l'intelligence collaborative est dans nos gènes.

De la réalité au virtuel

Dernière tendance, l'explosion de la réalité virtuelle. Certes, ce n'est pas nouveau, mais les promesses annoncées précédemment sont loin d'avoir été tenues. Aujourd'hui, les conditions sont différentes. Tout d'abord nous évoquerons une nouvelle fois les écrans. L'affichage de la réalité virtuelle, ce n'est pas seulement de la 3D, ce peut être plus souvent la construction de modèles de visualisation qui permettent d'afficher l'information autrement et en lui apportant de la valeur.

Le rachat de Oculus Rift par Facebook a ramené la réalité virtuelle en modèle 3D sous les projecteurs. Mais il serait dangereux de se focaliser sur cette seule vision du monde virtuel. Et c'est un domaine qui s'annonce particulièrement riche, nous en reparlerons certainement bientôt.

Et la sécurité ?

Ce n'est pas une tendance forte du CES 2015, c'est en revanche une préoccupation sous-jacente et de tous les instants. Tous les acteurs du marché semblent tendre le dos à la menace, qui est réelle, mais indigne de la grand-messe des gadgets en tout genre. Il faudra bien pourtant que l'on pose ce sujet sur la table et que l'on en discute, mais qui va prendre ce risque ? Probablement les opérateurs, car le plus grand danger qui se profile à l'horizon c'est l'étendue - et l'explosion ! - du périmètre de la menace. L'Internet des objets est ainsi considéré comme un futur terreau fertile pour les hackers de la planète. Mais il sera trop facile d'incriminer les seuls tuyaux et de les accuser d'être percés. La sécurité continuera donc d'être un sujet de discussions et de querelles permanentes, fruit de nouveaux dangers qui nous guettent...