Après l'affaire Sony, et s'appuyant sur les attentats en France, le directeur de la National Security Agency se fait menaçant. La cyber-guerre pourrait prendre une nouvelle tournure. S'il obtient la loi qu'il tente de faire passer et qui imposerait aux entreprises américaines d'ouvrir leurs réseaux. Et cela malgrès les vetos du Président Obama.

Pour Michael Rogers, amiral dans la Navy et directeur de la National Security Agency, les hackers qui dérobent des données au gouvernement et aux entreprises américains doivent cesser de croire qu'ils disposent d'un « petit prix à payer ».

Il tarde au patron de la NSA de passer à l'acte. C'est pourquoi Mike Rogers a demandé aux législateurs américains de faire passer un projet de loi visant à renforcer les pouvoirs des fonctionnaires fédéraux qui luttent contre les pirates informatiques.

Le projet de loi vise à faciliter l'échange d'information sur les cyberattaques et les hackers entre les entreprises privées et le gouvernement. L'objectif est donc d'ouvrir un peu plus les réseaux privés au regard des autorités américaines. Une démarche qui vise en particulier les acteurs du web, comme Google, qui n'hésitent pas à faire de la résistance au nom de leur clients.

Un projet controversé

Le projet de loi est déjà passé deux fois devant le Congrès américain. Mais le Président Obama leur a opposé son véto, au motif qu'il ne protège pas suffisamment la vie privée. Les défenseurs de la confidentialité craignent que la loi permette aux entreprises d'envoyer des informations personnelles sur les utilisateurs au gouvernement, y compris les agences comme la NSA.

Avec l'affaire Sony (lire « Sécurité – Il y aura un avant et un après Sony » ), les partisans du projet, principalement les représentants républicains du Congrès, ont repris du poil de la bête et espèrent de nouveau faire passer la loi.

Les attaques terroristes en France vont également venir appuyer la démarche emmenée par le patron de la NSA, qui ne cesse de lancer des alarmes contre la Corée du Nord (malgré le scepticisme de certains observateurs…) et contre l'état islamique en Irak et en Syrie (même si ce dernier ne dispose pas de moyens pour mener une viritable cyber-guerre).

« Une première étape » pour la NSA

Se pose une autre question : que cache le projet de l'Amiral Michael Rogers ? En effet, pour le patron de la NSA, si la loi est votée, elle ne serait l'avant première d'un projet certainement très ambitieux, mais dont il n'a rien dévoilé. « Je pense que c'est une première étape très importante, a-t-il déclaré. En fin de compte, la clé de notre capacité à être efficace en tant que cyber-nation, je crois, sera notre capacité à vaincre la fracture entre le secteur privé et le secteur public ou le gouvernement. »

Nul doute que la NSA souhaite renforcer son arsenal de lutte contre les cyberattaques, en particulier pour accéder légalement aux données détenues par les entreprises, et peu importe qu'il s'agisse de données privées.