Avec un taux de turn-over moyen de 23 %, la perte de connaissances – ‘Corporate Amnesia’ ou perte de mémoire organisationnelle - est une plaie qui frappe toutes les entreprises qui n’ont pas su l’anticiper.

La connaissance fondée sur l’expérience, et donc le transfert des connaissances, est essentielle. Le départ d’un employé, la main d’œuvre distribuée, la surcharge des données…, les raisons sont nombreuses pour que les entreprises souffrent de la perte de contenu et de connaissances. Et parmi les ‘baby-boomers’, qui aujourd’hui atteignent l’âge de la retraite, une masse d’employés expérimentés quittent les entreprises. D’année en année, la perte de connaissances est considérable.

Ce phénomène entraîne ce qu’on appelle aujourd’hui l’amnésie d’entreprise (Corporate Amnesia) ou perte de mémoire organisationnelle. Avec son lot de projets retardés, de pertes de relations précieuses, d’erreurs occasionnées par manque d’expérience et de formation. Aux États-Unis, 42 % des entreprises, un chiffre en constante augmentation, ont recours au recrutement de consultants experts pour faire le même travail que l’employé qui leur manque, pas toujours avec une qualité équivalente, mais à des prix gonflés.

Les travailleurs du savoir

Ce problème majeur concerne 47 % des « travailleurs mondiaux du savoir ». Derrière cette expression se cachent les personnels adultes qui utilisent au moins un ordinateur ou un appareil mobile dans leur travail. Près de la moitié d’entre eux (44 % en France) citent l'amnésie d'entreprise comme un problème qui les affecte.

Une enquête de Jive Software a mesuré la propagation de l'amnésie d'entreprise, l’accumulation de la perte de connaissances organisationnelles, et révélé que 47 % des entreprises sont touchées par l’épidémie. C’est la démonstration que ces mêmes entreprises peinent à placer « leur atout le plus précieux, l’humain », dixit Elkisa Steele, CEO de Jive, au centre de la transformation digitale.

Comment cela se traduit-il ?

Par du temps perdu en recherches nécessaires à la réalisation d’un travail : 33 % des travailleurs du savoir français affirment consacrer plus de temps à la recherche et moins au travail. Ils sont 29 % en moyenne mondiale. De même, 27 % des travailleurs du savoir français se disent souvent dépassés par le nombre d’emails qu’ils reçoivent quotidiennement, 29 % en moyenne mondiale.

La perte de mémoire – qui prend principalement sa source dans le départ d’un employé, par démission, retraite, etc. - a un coût, exorbitant, qui a été estimé en 2013 à 430.000 dollars par employé. Une somme qui se place nettement au-dessus des coûts habituels de recrutement et de remplacement.

Quels outils pour réduire l’amnésie ?

L’amnésie d’entreprise est un phénomène épidémique. Et 44 % des travailleurs du savoir français confirment qu’il s’agit d’un problème d’entreprise. La recherche par messagerie est la première réponse qui lui est apportée, pratiquée par 39 % des employés français. 73 % d’entre eux utilisent d’ailleurs les outils de recherche qui leurs sont fournis par leur entreprise.

Mais le principal pour la méta-connaissance, la connaissance du « qui sait quoi ? », consiste pour l’entreprise à investir dans le stockage des connaissances au travers d’un centre de collaboration. Dont l’impact peut être considérable dans une approche « qui sait quoi » et « qui sait qui ». L’utilisation d’une telle plateforme peut générer jusqu’à 34 % de réduction du temps de recherche.

Source : enquête mondiale de Harris Poll pour Jive Software, décembre 2016

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