Ou, autrement dit, il est enfin démontré que moins l’air est pollué et plus les cadres et les employés du tertiaire sont productifs.

La pollution de l’air est dangereuse, cela est acquis depuis longtemps. Certains milieux sont plus touchés que d’autres, dans l’industrie ou l’agriculture par exemple, cela est également reconnu. Il faut s’appeler Donald Trump, George Bush junior, et/ou être un producteur de pétrole texan pour le nier aujourd’hui encore. En revanche, l’argument du mal nécessaire pour générer du profit vient de tomber…

En effet, une étude américaine menée conjointement par l’Université de Columbia, l’Université de Californie du Sud et l’Université de Californie à San Diego, est la première à documenter l’impact négatif de la pollution atmosphérique sur le travail des cols blancs, les cadres et le personnel administratif et tertiaire.

Les effets de la pollution sur notre cerveau

De précédentes études avaient montré un lien entre l’exposition à des particules fines dans l’air et la baisse, voire la dépréciation des capacités cognitives. Concrètement, les particules de matière provenant de la pollution sont respirées et transportées jusqu’à notre système nerveux central par la circulation sanguine. Et cela même lorsque le niveau de pollution est faible.

Ce sont l’inflation et les dommages causés au tronc cérébral par les particules nocives provenant de la pollution de l’air qui entraînent la diminution de la fonction cognitive (capacité à raisonner et à apprendre).

Pollution = baisse de productivité

Les chercheurs se sont penchés sur les activités de travailleurs dans des centres d’appels de services bancaires, en particulier à Pékin, l’une des villes les plus polluées au monde, pour mesurer l’effet de la pollution de l’air.

Le résultat est sans appel : lorsque de niveau de pollution de l’air est considéré comme passant de «malsain» — l’Agence américaine de protection de l’environnement définit un niveau de ‘code orange’ lorsque l’air est considéré comme « malsain pour les groupes sensibles », ce qui est le cas à minima pour tous les pics de pollution — à « bon », la productivité des employés augmente de 5 à 6 %. Cela se traduit concrètement par une augmentation du nombre des appels effectués et par une baisse de la durée des pauses.

Donc, contrairement à ce qu’affirment beaucoup d’organisations qui axent leur argument sur le profit pour justifier du mal nécessaire de la pollution, la démonstration est faite qu’au contraire la pollution, en réduisant la productivité jusque sur les cols blancs, réduit d’autant les profits.

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