La crise a démontré que le véritable défi de la gestion de crise n’est pas d’établir des scénarios basés sur des prédictions, mais de se préparer à faire face à l’imprévisible. Les décideurs privilégient les stratégies de résilience en veillant aux enjeux de préparation, de réponse à chaud et de remédiation.

Depuis que la crise de 1973 a mis fin aux Trente Glorieuses, les crises économiques se sont succédé à un rythme régulier avec des effets plus ou moins longs et profonds. Cependant, la Crise de 2020 aura réveillé des craintes qui ont fini par apparaître si lointaines, ou assimilées aux peurs superstitieuses qui ont régulièrement secoué les populations du Moyen Âge, qu’elles ont été reléguées dans un coin du subconscient collectif.

C’est ce que confirme une étude du cabinet de conseil et d’audit PwC, Global Crisis Survey, pour laquelle plus de 2 800 chefs d’entreprise de 29 secteurs d’activité dans 73 pays ont été interrogés, sur leurs capacités à s’adapter face à la pandémie mondiale. Si dans l’édition 2019 de cette étude, 95 % des personnes interrogées s’attendaient à une crise dans les deux années à venir, les pandémies avaient cependant totalement disparu des menaces que les chefs d’entreprise disaient craindre. La pandémie a démontré que le véritable défi de la gestion de crise n’est pas d’établir des prédictions et des scénarios prédictifs, mais de se préparer à faire face à l’imprévisible.

Les entreprises revoient leurs stratégies de crise

Un an après, les réponses des dirigeants interrogés sont édifiantes quant aux constats au moment de la crise et des leçons à en tirer. Plus de 70 % des personnes interrogées au niveau mondial (75 % en France) ont déclaré que la pandémie a eu un impact négatif sur leur entreprise. Quant à l’impréparation, elle touche un bon tiers (31 %)au niveau mondial qui n’avait pas d’équipe dédiée à la gestion de crise mise en place. Ils sont 34 % en France.

Par conséquent, une majorité écrasante des répondants au niveau mondial (95 %) estime que ses capacités de gestion de crise doivent être améliorées. Sept entreprises sur dix au niveau mondial prévoient d’augmenter leurs investissements pour renforcer leur résilience. Elles sont 63 % en France. Quant aux mesures prises dans la foulée de la crise, 77 % des entreprises au niveau mondial ont modifié leur stratégie en réponse à la crise, cette proportion atteint 84 % en France.

Le chemin de la résilience est long pour certains

En outre, l’enquête révèle que, même avec une équipe de crise bien définie, les entreprises ont besoin d’un programme de gestion de crise agile, capable de s’adapter pour faire face aux différents types de bouleversements. Seuls 35 % des entreprises au niveau mondial disposent d’un plan de réponse aux crises « très pertinent », ce qui signifie que pour une majorité d’entre elles le chemin de la résilience semble encore long.

« Les regards se tournent vers l’avenir. Tirer les enseignements de la crise est un premier pas important vers la mise en place de bases solides pour la suite. La planification de crise, les programmes de résilience ainsi que la protection et la prise en compte des besoins des collaborateurs d’une entreprise font partie intégrante de la préparation aux prochaines crises », a déclaré Thierry Delville, Associé au sein du pôle Cyber Intelligence chez PwC France et Maghreb.