Manquent d’ambition, prise de risque limitée, 70 % des startups françaises de la cybersécurité ont choisi de réinventer des solutions qui existent déjà sur le marché !

Waveston a étudié le tissu français des startups, composé de 129 jeunes pousses (voir l'image d'entête). Elles étaient 100 en 2017, ce qui démontre un fort intérêt pour ce domaine avec une progression de 29 %.

Ces chiffres sont pourtant trompeurs. Tout d’abord, la taille de ces jeunes pousses reste réduite, 72 % d’entre elles ont moins de 10 salariés, ce qui fait que le secteur représente aujourd’hui environ 1100 emplois. On notera d’ailleurs que 70 % de ces startups n’ont pas recruté de profils commerciaux, ce qui à terme risque d’être problématique…

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Autre constat, si ces startups se veulent innovantes, elles sont loin d’être totalement disruptives ! Seulement 19 % se risquent à créer de nouvelles solutions et 11 % se dédient à sécuriser les nouveaux usages comme l’IoT. Ce qui, mathématiquement, se traduit par 70% de startups de la cybersécurité qui choisissent de réinventer des solutions existantes, en y apportant des facteurs différenciants de l’étude qualifie de souvent trop faibles.

Le principal différenciant de nos startups françaises se révèle être quelles jouent la carte du franco-français ! Au lieu de se focaliser sur des facteurs différenciants comme les fonctionnalités qu’apportent le produit et la technologie utilisée, ce que 79 % d’entre elles estiment pourtant faire, la réalité est qu’elles souffrent d’un problème de marketing de l’innovation.

De plus, elles ne semblent pas vouloir jouer le jeu du franco-français jusqu’au bout, puisqu’elles ne sont que 22 % à recherche la certification de l’ANSSI, ce qui pourtant se révèle être un passage obligé pour attaquer les grandes organisations. Si l’argument du coût de l’opération est recevable, on se demande plutôt si nos jeunes pousses ne manquent pas de sérieux et de constance dans la démarche !

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Autre chiffre étonnant, là où le taux d’échec des startups au niveau mondial oscille entre 50 et 75 %, il est seulement de 5 % sur nos startups. Ainsi, sur les 19 startups qui sont sorties du radar 2017, 67 % le sont pour afficher 7 ans d’existence. Et la majorité ne dépasse pas les 35 salariés.

C’est cette concordance de faits qui pousse Wavecom à considérer, avec un certain réalisme, que nos startups de la cybersécurité manquent d’ambition et limitent la prise de risque. Une situation qui ne doit pas perdurer. Pour déplacer la frontière, les analystes invitent les grandes entreprises, qui commencent sérieusement à s’intéresser à nos jeunes pousses, à rémunérer les PoC (Proof of Concept). Et pour les startups à se concentrer sur les différenciateurs et à chercher à vendre !

Ils rappellent également que nous manquons d’incubateurs spécialisés et de fonds dédiés. Notons à ce titre que 30 % de nos startups s’enfoncent dans l’indépendance et ne cherchent pas à lever des fonds...