7 entreprises sur 10 doivent s’attendre à un audit des licences des logiciels qu'elles utilisent...

Il ne vous aura pas échappé que les vérifications de conformité des licences des fournisseurs sont en augmentation, pour les organisations de toutes tailles et de toutes industries. Mais quel en est le prix ?

La probabilité que votre entreprise soit auditée par un éditeur de logiciels est forte. À fin 2014, le Gartner a estimé que 68 % des grandes entreprises ont fait l’objet d’un ou plusieurs audits au cours des 12 mois qui ont précédé. En 2009, elles étaient 53 %. En 5 ans, les audits ont enregistré un bond de 11 %. Et si aucun chiffre n’est connu pour 2015, nous pouvons légitimement penser qu’il aura encore augmenté.

Pourquoi des audits ?

Les audits pointent les licences de logiciels que les entreprises utilisent sans les avoir payées. Dans le monde PC, selon la BSA (Business Software Alliance) qui regroupe et représente les principaux éditeurs mondiaux, la valeur commerciale des logiciels sans licence s’élèverait à 60 milliards de dollars ! Le manque à gagner pour les éditeurs est considérable.

Pour protéger leur propriété intellectuelle, les éditeurs pratiquent des audits. Ils sont destinés à vérifier que l’entreprise n’utilise pas des licences qu’elle n’a pas payées. Nous ne reviendrons pas aujourd’hui sur les pratiques à l’origine des licences impayées, car dans de nombreux cas il n’y a pas malversation, mais une véritable problématique de suivi des licences et de déploiements non contrôlés.

Combien coûte un audit ?

Nous nous intéresserons plutôt au coût d’un audit. Ce dernier est lié au règlement des licences impayées et aux dommages et intérêts réclamés par les éditeurs. Les dommages sont induits par des provisions spécifiques et négociées. Par exemple, une entreprise que l’audit déclare en fraude pourra négocier une clause de confidentialité, qui évitera que l’affaire soit portée sur la place publique. Éditeur et entreprise chercheront également à éviter de porter l’affaire devant les tribunaux. C’est ainsi que les deux parties négocieront des amendes.

Combien ça coûte ?

  • La résolution du conflit passe par la mise en conformité des licences, sous la forme de l’achat des nouvelles licences. L’entreprise doit payer le prix total des logiciels sans licence qu'elle utilise. Et peu importe qu’elle achète ses licences en gros !

Selon IDC, la mise en conformité pour les entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse 50 millions de dollars s'élève à 263 000 dollars.

  • L’entreprise doit également verser des amendes.

Selon la BSA, les amendes dans la plupart des conflits réglés hors tribunal sont comprises entre 40 % et 60 % de la demande initiale. Le pourcentage dépend du niveau de gravité de la non-conformité.

  • La dette peut également s’aggraver.
Parce que l’éditeur limite le délai de paiement à 6 mois, ce qui à la vue des amendes est trop court pour beaucoup d’entreprises. Ou encore pour violation de l’accord sur les dommages si l’auditeur accuse l’entreprise de rétention d’informations pendant le processus d’audit.

Au final, selon KPMG, 52 % des entreprises estiment que les pertes provoquées par l'utilisation de logiciels sans licence ont représenté plus de 10 % de leur chiffre d'affaires total, ce qui à l'inverse représente une bonne affaire pour les éditeurs.

Malmenés par le cloud, ces derniers ont trouvé dans les audits un nouveau modèle économique qui, pour certains d’entre eux, représenterait aujourd’hui le principal de leurs revenus...

Source : Jason Christensen, Marketing Product Manager chez Landesk Etude « Survey Analysis: Software License Audit Surveys Show Shift in Focus and Intensity in 2014 » du Gartner Image d’entête 56312444 @ iStock Tharakorn