La technologie évolue rapidement, et les organisations tentent de s’y adapter. Dans le secteur des banques, l’impact du numérique est tel qu’il dépasse pour la première fois celui du réglementaire. Et il pousse les acteurs traditionnels à revoir jusqu’à leurs modèles économiques.

Dans le domaine bancaire, l’attention des acteurs du marché a toujours porté en priorité sur les évolutions des environnements réglementaires. Pourtant, ce n’est pas dans ce domaine que l’on mesure les plus grands changements, mais bien dans la technologie et la digitalisation.

  • Pour 48 % des cadres des banques de détail, et jusqu’en 2020, les nouvelles technologies – IA (Intelligence Artificielle), Machine Learning, blockchain, etc. - auront plus d’impact sur leur business que les évolutions et possibles amendes réglementaires.
  • Et pour 36 % d’entre eux, les acteurs du numériques - Fintech, nouveaux entrants, ainsi que les géants de l’internet -, profitant de l’évolution des environnements réglementaires et de leurs assouplissement sur le numérique, auront également un impact important.

Ce sont des signes forts que donnent les acteurs traditionnels du secteur, c’est en effet la première fois que dans les années à venir les innovations et les technologies numériques auront plus d’impact que les évolutions réglementaires ! Tout en remarquant que les Fintech et les acteurs du numériques sont en embuscade...

Les tendances qui auront le plus fort impact sur les banques de détail en 2020

  • 58 % - Evolution du comportement et des demandes des clients ;
  • 48 % - Nouvelles technologies ;
  • 43 % - Ordonnances et amendes réglementaires ;
  • 36 % - Changements dans l’environnement compétitif (Fintech, nouveaux entrants disrupteurs, géants des technologies, etc.) ;
  • 30 % - Evolution du cycle macro-économique ;
  • 22 % - Législation sur la protection des données ;
  • 18 % - Régulation dans le capital des banques ;
  • 16 % - Instabilité politique et socio-économique grandissante ;
  • 15 % - Gestion des NPL (non-performing loans) ;
  • 13 % - Initiatives PSD2 et équivalentes sur l’open banking.

Dans un domaine fortement et strictement régulé, où le cadre réglementaire s’impose à l’échelle mondiale, le changement des priorités permet de faire un double constat : ce même cadre réglementaire s’adapte aux nouvelles technologies ; et il suggère que les régulateurs sont arrivés à un point de maturité qui devrait permettre à ces mêmes technologies de prospérer.

Développer des offres de niche et automatisation

Pour réagir à ces changements et limiter l’impact des Fintechs, des acteurs du numérique et des technologies émergentes, les banques entendent s’investir massivement dans les propositions de niche pour leurs clients.

  • 61 % des banques veulent développer des offres de niche pour leurs propres clients ;
  • 54 % veulent conserver leurs propres produits et devenir un agrégateur de produits tiers ;
  • 53 % optent pour l'ouverture de leurs services.

Les banques de détail comptent également investir massivement dans l’automatisation, pour 73 % d’entre elles ce mouvement concernera jusqu’à 80 % des actes, engagements et services qu’elles proposent.

Elles sont 78 % à estimer que la plateformisation des opérations de banque et d’autres services via un point d’entrée unique va entrainer le marché. Elles sont également 77 % à affirmer que de plus en plus de paiements s’effectueront en dehors des réseaux bancaires traditionnels. Et 59 % craignent qu’une majorité de ces services seront disponibles gratuitement.

Source : rapport « Whose Customer are you ? The Reality of Digital Banking » de Tenemos et The Economist Intelligence Unit

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