Alors que plus de la moitié des budgets IT de l’entreprise échappe aujourd’hui à la DSI pour entrer dans les achats des métiers, les responsables informatiques s’inquiètent, en particulier d’être tenus pour responsables des dépenses technologiques des BU qu’ils ne maîtrisent pas.

Les responsables informatiques se montrent préoccupés sur l’évolution des dépenses technologiques, et surtout sur la responsabilité de ces dépenses. Une partie importante de ces dernières proviennent des unités opérationnelles qui les contrôlent, elles échappent donc à la maîtrise de la DSI.

Profitant du cloud, du IaaS (Infrastructure-as-a-Service) et du SaaS (Software-as-a-Service), les BU (Business Unit) achètent des solutions métiers critiques en court-circuitant la DSI, amplifiant la fracture qui les sépare, et oblitérant les compétences de l’informatique sur la définition du besoin et des ressources, sur la gestion de projet, ou encore sur la sécurité.

Ces achats sont porteurs de risques de dépenses excessives, comme des achats en double, la perte d’opportunités d’achats en volume et des logiciels inutilisés. Ainsi que de risques technologiques, insuffisance de puissance, de bande passante, sécurité, etc. Et se pose également la question de la responsabilité sur ces achats effectués par les métiers, mais qui considérés comme des outils informatiques entrent dans le scope de la DSI pour l’intégration et la maintenance !

L’évolution des comportements d’achat prend place entre la légitimité des métiers et le shadow IT, et change en profondeur et pas forcément en bien certaines pratiques. Par exemple, 90 % des DSI se disent préoccupés par le fait que la préparation des audits prend de plus en plus de temps et devient donc de plus en plus complexe.

Les responsables informatiques sont préoccupés...

24 % des CIO britanniques interrogés par Snow Software et IDG indiquent qu’au moins la moitié des dépenses technologiques de leur entreprise sont contrôlées par les BU plutôt que par leur service informatique. En outre, 19 % estiment que ce contrôle est en train d’échapper à l’IT.

Les responsables informatiques se montrent préoccupés :

  • 83 % s’inquiètent de voir les dépenses dans le Cloud devenir incontrôlables ;
  • 70 % craignent un accroissement du risque pour la sécurité des données ;
  • 60 % sont (très) inquiets d’un danger accru de non-conformité.

Ils constatent ou craignent en particulier :

  • 42 % le manquer de visibilité sur les dépenses technologiques ;
  • 41 % de perdre de l’autorité et de l’influence ;
  • 29 % estiment qu’ils perdent la maîtrise des coûts.

Les DSI les plus prévoyants s’adaptent

Si ces craintes sont justifiées, les nouveaux comportements d’achat peuvent également devenir une opportunité. Ainsi, comme l’indique l’étude, « les plus prévoyants (des responsables informatiques) s’adaptent pour devenir des conseillers fiables pour le business de l’entreprise ».

  • 69 % des CIO voient dans cette prise en main croissante des dépenses technologiques par les BU une opportunité d’être mieux accompagné et en phase avec l’activité de l’entreprise.
  • 49% pensent que l'augmentation des dépenses informatiques par les BU leur donnera l'opportunité de se concentrer personnellement sur des initiatives plus stratégiques.
  • 65 % jugent que l’implication des BU ne nuira pas à l’agilité et l’innovation.

Et puis, pour 30 % d’entre eux, la transition aurait permis d’attirer plus facilement l’attention de la direction de l’entreprise, alors que celle-ci est aux prises avec la transformation numérique. Voilà qui rappelle que « De plus en plus, le DSI ne doit pas seulement définir et conduire différents projets, mais aussi apporter à la direction financière et générale une compréhension des budgets technologiques, de l’agrégation des plans de dépenses dans l’ensemble de l’entreprise (quel qu’en soit le responsable), ainsi que l’assurance que l’argent soit dépensé judicieusement ».

Evidemment, l’étude se termine sur le conseil d’adopter une solution ‘appropriée’ d’analyse de la consommation des technologies, avec des données d’analyse exploitables, et des processus matures.

Source : Etude Snow Software menée par IDG auprès de 100 CIO et responsables informatiques britanniques

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