Plus d'une entreprise française sur trois a adapté sa politique RH pour les freelances.

Près de quatre entreprises françaises sur dix (38,2 %) ne font pas de différence entre les collaborateurs permanents et les freelances dans leur politique RH.

Nous avons récemment évoqué ce sujet, rappelant que près d’une entreprise sur deux (48%) emploie un ou plusieurs freelances, mais que dans le même temps les DSI aspirent à être accompagnés par leur DRH sur cette population. Lire « Les DSI demandent aux DRH de les aider avec les freelances ». 

Une nouvelle étude menée part SD Worx et l’Antwerp Management School auprès de plus de 1.000 entreprises européennes réceptives à la flexibilité de l’emploi est venue confirmer que 95 % d’entre elles font appel à des travailleurs indépendants. L’objectif étant de disposer de compétences capables d’intervenir rapidement et de manière flexible.

Personnel permanent vs travailleurs indépendants

Cela se traduit dans les entreprises par une politique RH qui peut être intégrée à celle des personnels permanents, ou exclusivement destinée aux travailleurs indépendants, ou encore distincte entre ces deux populations.

Les entreprises françaises sont en retrait par rapport à leurs homologues européennes. Si une sur quatre (38,2%) ne fait pas de différence entre les collaborateurs permanents et les freelances, elles sont 27 % à ne pas avoir de politique spécifiques sur les travailleurs indépendants, et 34,9 % à avoir adopté une politique distincte.

Pour autant, six entreprises françaises sur dix (59,2 %) évaluent les freelances de la même manière que leurs salariés, avec la même procédure que les travailleurs permanents. Du coté de la formation, la moitié des entreprises françaises (49,3 %) offrent des formations spécifiques aux freelances.

L’intégration des freelances dans la culture de l’entreprise

Les entreprises françaises se distinguent par leur volonté d’intégrer les freelances dans la culture d’entreprise, affichée par plus de 7 entreprises sur 10 (70,4%), une démarche qui passe par l’adoption des méthodes de travail de l’entreprise. Cependant, en France les travailleurs indépendants sont un peu moins impliqués dans les activités organisées pour le personnel permanent...

Si la frontière entre personnel permanent et freelances tend à s’estomper, toute la difficulté est de ne pas créer de confusion entre freelance et salarié. En effet, dans le cadre légal français, trop de proximité dans la politique RH et une relation d’autorité patronale dans le lien de subordination peuvent créer la confusion et assimiler le freelance à un faux indépendant.

Par contre, les pratiques d’évaluation, de formation et d’intégration dans les activités hors du travail peuvent favoriser l’implication des travailleurs indépendants. C’est pourquoi beaucoup d’entreprises aspirent à un changement réglementaire qui leur permette de mieux prendre en compte le statut d’indépendant tout en l’intégrant dans les pratiques de l’entreprise.

Source : Enquête SD Worx et l'AMS (Antwerp Management School) sur un échantillon représentatif de 1.074 employeurs aux talents flexibles en Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas et au Royaume-Uni.

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