Incontestablement, une réelle impulsion initiée par le Président de la République et le gouvernement a positionné les startups comme un véritable Asset pour la compétitivité française. Dans ce contexte, force est de constater que nombre d’entrepreneurs ont franchi le pas de la création d’entreprise pour prendre en main leur destin, innover et mettre sur le marché leurs produits et services. Nous sommes ainsi devenus en peu de temps l’un des pays les plus dynamiques en matière de création de startups. Mais un tel dynamisme a-t-il permis aux entrepreneurs de se développer durablement ? L’accès aux marchés trustés par les « grands fournisseurs » s’est-il ouvert à de nouveaux entrants ? Toutes ces questions légitimes sont malheureusement souvent laissées de côté...

L’exemple doit venir d’en haut 

Bien entendu, on ne peut que se réjouir de voir se développer des dispositifs publics d’accompagnement dédiés aux startups. Ces derniers jouent alors un rôle important pour les créateurs et porteurs de projets, notamment en phase de lancement. Mais être une startup Nation se résume-t-il à aider et subventionner des startups ? La réponse est incontestablement non.

Aider est une chose, permettre aux entreprises innovantes d’accéder à leurs projets en est une autre. Et c’est là que le bât blesse. En effet, aujourd’hui nombre de structures publiques et parapubliques « ferment » l’accès à leurs projets. Cette attitude diamétralement à contre-courant des orientations définies par l’Etat est préoccupante et amène donc nombre de startups à végéter pour de mauvaises raisons. En effet, on constate que dans la plupart des cas, les choix opérés ne sont plus réalisés sur des critères purement objectifs, mais sur des considérations plus contestables : choisir un grand fournisseur pour se protéger en cas d’échec du projet et ne pas voir sa responsabilité engagée, ne pas oser innover, etc. Toutes ces raisons souvent propres à un ou deux individus sont donc préoccupantes et représentent un réel frein au développement des startups françaises qui devraient au contraire être soutenues par ces structures publiques et parapubliques.

Cette situation est d’autant plus absurde que pour les grands comptes privés qui gèrent des intérêts beaucoup plus forts à l’échelle nationale et internationale, ces cas de figure n’existent pas ou peu. Preuve en est le nombre important de marchés stratégiques remportés par les startups auprès des grands donneurs d’ordre. Nous pourrions aussi évoquer les coopérations industrielles entre les grands comptes et les startups : incubation, création de projets communs, etc.

Encore une fois, nous ne pouvons que déplorer la dissonance entre l’intention et le résultat. Il est important que les structures publiques et parapubliques ne perdent pas de vue qu’elles jouent un rôle-clé pour permettre aux startups françaises d’aujourd’hui de devenir les licornes de demain. Attention donc à ne pas fermer les accès aux marchés publics et à donner leur chance aux entrepreneurs français de diffuser leurs innovations. C’est à cette condition que la France sera réellement une startup Nation.

Par Christophe GRANGEON, Directeur Général de USERCUBE