Dans son étude « Intelligent Technology Index 2019 », la société Insight constate qu’un tiers de la facture cloud des entreprises comprend des services inutilisés. Ce constat confirme la difficulté pour les organisations à disposer d’une vue exhaustive de leur périmètre.

L'un des arguments les plus convaincants en faveur d’une migration vers le cloud public est la flexibilité offerte par le modèle économique « pay-per-use ». Mais l’étude réalisée par Coleman Parkes pour Insight, auprès de 1000 entreprises européennes de 500 salariés et plus, va donner des sueurs froides aux directions financières.

Ce rapport constate que 30 % de ce montant (32 % pour la France), soit environ 10 millions d'euros, sont dépensés pour des services cloud qui sont inutilisés. Ce « gaspillage » serait dû à un « manque de visibilité des services utilisés au niveau du centre de coût, de la charge de travail et des applications », explique le rapport.

Pas la réalité

Insight arrive à la même conclusion que 451 Research qui indiquait que plus de la moitié des grandes entreprises s'inquiètent quotidiennement des coûts du cloud. La majorité (80 %) estime qu'une mauvaise gestion financière du cloud a un impact négatif sur leurs activités.

« La multiplication des abonnements, le mix entre cloud public, privé et hybride et le recours de plus en plus fréquent aux applications en mode SaaS (“software as a service”) compliquent la donne. Très souvent, les entreprises ne retiennent que les tarifs affichés par les fournisseurs. Mais ils ne reflètent pas la réalité ! Connaitre précisément tous les coûts est l’un des critères les plus importants. Il est pourtant encore trop souvent négligé », rappelle Daniel Gonzalez, Directeur des Alliances et des Solutions chez Insight.

Si les entreprises se cantonnent aux outils mis à disposition par les fournisseurs eux-mêmes, ils ne suffisent pas à avoir une idée précise. Le vrai TCO (Total Cost of Ownership ou coût total de possession) d’une migration dans le cloud peut être supérieur de 30 % à 50 % par rapport à une solution on-premise.

FinOps, le sauveur des DAF ?

Les principaux dépassements sont liés à des variations non maitrisées du trafic/volume ainsi qu’à des coûts additionnels (liaison spécialisée, fibre, route express).

Les entreprises doivent donc veiller à ce que le coût des ressources fluctuantes n’explose pas d’un mois à l’autre et dévaluer continuellement les usages afin de les adapter si le volume ou les utilisations venaient à varier. Ces deux missions devraient être dévolues à un « FinOps » ou Financier des Opérations.

Connaissant parfaitement les catalogues de services proposés par les fournisseurs cloud, il est chargé de l’optimisation financière en fonction de la tarification du fournisseur.

Ce gaspillage montre que l’évolution des SI va plus vite que la maitrise des coûts. Dans les environnements traditionnels, les décisions attribuées aux achats d'infrastructures sont prises par un nombre restreint de personnes et la fréquence de ces décisions est limitée à des examens trimestriels ou semestriels.

Avec l'avènement du cloud public et des modèles de paiement à l'utilisation, les dépenses et la gestion des coûts ne se limitent plus à ce petit groupe de personnes. Différents métiers peuvent utiliser des applications en mode SaaS sans en avertir la DSI.

Cette complexité supplémentaire nécessite un changement fondamental qui exige une plus grande transparence des coûts, l'introduction de nouveaux outils et l'intégration d'une culture de responsabilisation de tous les métiers.

Source : Insight