2018 sera une étape importante dans l’histoire de l’informatique et du cloud computing, selon Forrester sera franchie la barre des 50 % d’entreprises qui auront adopté le cloud public pour les applications, plateformes et services.

Le succès du cloud ne se dément pas, son adoption est massive, et nous arrivons rapidement à la fin d’une décennie qui aura été marquée à ses débuts, dès 2010, par le lancement des activités d’Amazon, Google et Microsoft dans le cloud, ainsi que la naissance de la première plateforme logicielle de cloud open source, OpenStack.

Dans le prolongement de ce succès, voici 5 fortes tendances en place qui façonneront le cloud en 2020 :

L’adoption du cloud public

Le buzz du cloud pourrait laisser à penser que toutes les entreprises ont adopté le nuage. C’est quasi vrai si l’on se réfère aux outils grand public, comme les messageries ou le stockage de fichier en ligne, mais ce l’est beaucoup moins pour les entreprises. En réalité, rares sont les entreprises qui ont développé des programmes cloud sophistiqués, mais elles sont très présentes et sollicitées par leurs partenaires pour occuper l’espace dans les médias. La majorité des entreprises n’a déplacé que très peu de workload dans le nuage...

Comme le souligne Forrester,  « L’impact du cloud a été global, mais moins de 50 % des entreprises utilisent une plateforme de cloud public ». Pour autant, selon l’analyste, « En 2018, nous franchirons la barre des 50 % d'adoption, et les applications, plates-formes et services cloud continueront de changer radicalement la façon dont les entreprises sont en concurrence pour leurs clients ». Le chiffre est porteur d’un incroyable potentiel, ne reste-t-il pas 50 % du cloud à conquérir ?

Lire également « Le cloud public s’envole, pour quoi faire ? (IDC) ». 

Ce qui retient les entreprises de migrer dans le cloud, malgré ses promesses, c’est la sécurité. Encore et toujours… Certes, les mentalités changent, et les solutions proposées répondent aujourd’hui aux exigences en termes de conformité et de contrôle, avec une sécurité désormais réputée meilleure que celle qui est déployée dans les entreprises. Et chacun sait qu’aucune sécurité n’est totalement infaillible ! Mais se pose toujours la question de la responsabilité en matière de sécurité, et là c’est l’entreprise qui est pointée du doigt. La question de la sécurité sera probablement pendant quelques années encore le principal frein au cloud public.

Edge computing

Le cloud se conçoit dans des grands datacenters centralisés, mais les entreprises qui ont besoin d’un accès quasi instantané aux ressources et données informatiques se tournent vers une nouvelle infrastructure de cloud distribuée, le edge computing. Le Gartner le décrit ainsi : « un réseau maillé de centres de micro-données qui traitent ou stockent des données critiques localement et transmettent toutes les données reçues à un datacenter central ou à un référentiel de stockage en cloud ». Ses analystes vont même jusqu’à définir une taille, en surface, de ces infrastructures de proximité : moins de 100 pieds carré.

Lire « Edge computing : prochaine génération du cloud et de l’analyse ». 

Techniquement, le edge computing ce sont des petits datacenters pour des petits cloud géographiques (régionaux) de proximité. Là où cette technologie change la donne, c’est qu’elle invite à repenser le traitement de la donnée en recentrant les flux sur les données les plus importantes afin de réduire la latence pour s’approcher du temps réel. C’est aussi l’infrastructure de prédilection d’une autre révolution, l’IoT, l’Internet des Objets.

Conteneurs

L’engouement pour la conteneurisation est massif et ne va pas se ralentir. Là où l’attention se portait sur la virtualisation des infrastructures physiques, le conteneur porte la virtualisation au niveau du système d’exploitation et de l’application, ce qui simplifie le travail du développeur et l’approche DevOps.

Nous vous invitons à compléter cette vision avec notre article « Les conteneurs vont continuer d’enrichir le cloud et DevOps ». 

Serverless

Depuis son origine, l’informatique repose sur des serveurs sur lesquels sont développées des applications et stockées des données. Le cloud fonctionne comme cela, simplement datacenters, serveurs, applications et données ne sont plus sur l’infrastructure physique de l’entreprise, mais dans le nuage. La révolution est donc moins technique qu’économique : le modèle n’est plus dans l’investissement dans une infrastructure, mais dans l’accès à des ressources facturées à la consommation.

Le serverless (la référence à une informatique sans serveur est un abus de langage !) est tout simplement, avec le SaaS (Software-as-a-Service), l’étape la plus avancée de l’usage du cloud en mode Opex. Mais à la différence du SaaS où l’entreprise consomme des services, le serverless permet à l’entreprise de développer, d’exécuter, de gérer et de contrôler du code sans s’inquiéter de l’approvisionnement et de la maintenance des serveurs et de l’infrastructure.

Lire également « FaaS (Functions-as-a-Service) : la révolution serverless » 

Open source

Ce n’est plus une question de communauté, de popularité ou d’expertise, l’open source est aujourd’hui présent dans tous les processus informatiques des organisations, souvent même sans qu’elles le sachent. Selon Black Duck Software, 60 % des entreprises augmenteraient l’usage de solutions open source d’une année sur l’autre. Et certains domaines open source sont florissants, comme OpenStack et les conteneurs. L’adoption du cloud s’accompagne de celle des technologies open source, qui devraient continuer d’alimenter l’innovation dans les années et décennies à venir.

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