Les startups de la Silicon Valley n’achètent plus de tables de ping-pong, ce serait un mauvais présage…

Un article du Wall Street Journal fait sensation dans le monde des startups : se basant sur un indice étonnant, les ventes de tables de ping-pong sur la Silicon Valley, il anticipe une prochaine bulle spéculative sur les jeunes pousses.

Pour avoir visité de nombreuses startups de la Valley, j’ai pu constater qu’elles ont toutes deux points communs :

  • une cuisine en libre service, toujours bien équipée, avec réfrigérateur rempli, et réserves de café et snacks à profusion, dans un espace commun de consommation et de partage ;
  • un espace loisir, avec une table de ping-pong, et parfois un panier de basket, un baby-foot, des fléchettes, une table de billard, ou des accessoires de body-building.

J’y ajouterais un mur avec des crochets pour suspendre des vélos, principalement chez les jeunes pousses de San Francisco.

La culture ping-pong

Sur la Silicon Valley, il s’affirme historiquement que vous n’êtes pas une entreprise de haute technologie si vous ne disposez pas d’une table de ping-pong ! Cet objet finalement très commun jouerait un rôle sociologique et psychologique important, celui de la rupture entre la jeune pousse et l’entreprise ‘de papa’ !

La table de ping-pong serait donc un objet culturel pour les entreprises de haute technologie, un lieu dans la startup où l’on fait une pause, on se ressource, où l'on entre rapidement en compétition. Un objet de créativité et de partage. Qui a même ses tournois inter-startups avec ses ligues, dont la SaaS Ping Pong qui fait s’affronter une fois par an les équipes SaaS de Dropbox et d’Oracle.

L’indicateur ping-pong

Et si l’observation de ces lieux de vie et de culture était considérée comme un indicateur de la santé des startups ? Il se trouve que depuis environ 12 mois les vendeurs d’accessoires de loisir sur la Silicon Valley font le constat du ralentissement des ventes de tables de ping-pong et autres tables de jeux !

WSJ-ping-pong

Certains observateurs, comme les analystes du WSJ, vont plus loin encore, et constatent qu’il y aurait un lien entre les ventes de tables de ping-pong et l’évolution du financement des startups. Ainsi, au cours du premier trimestre 2016, les ventes de tables de ping-pong aux entreprises de la Valley ont chuté de 50 %, et selon Dow Jones VentureSource, le financement en capital risque a reculé de 25 %…

Quelques exemples

Les tables sont achetées avec les fonds levés, quand ceux-ci se raréfient, les dépenses ‘de loisir’ des startups reculent également. Mais c’est l’ensemble des entreprises technologiques de la Valley qui seraient touchées par le phénomène. Ce sont les principaux clients d’une boutique de San José qui affirme que :

  • Twitter n’achète plus de tables depuis le début 2015
  • Pivotal s’est équipé de 6 tables
  • Yahoo n'achète plus depuis longtemps
  • Intel a cessé d’acheter il y a un an
  • Google continue « d’acheter des tas de choses »
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