Un mois après le vote en faveur de Brexit, les observateurs hésitent entre le statu quo (avant la tempête ?) et l’inquiétude.

Les premiers signes qui ont suivi le vote du Brexit, fin juin, n’ont rien d’encourageant : démission du Premier ministre et nomination d’une remplaçante réputée pour sa rigidité qui doit assurer le retrait de la Grande-Bretagne de l’Europe, chute brutale de la livre qui peine à se redresser, et multiplication des signes avant-coureurs d’une récession.

Les Britanniques savent qu’ils ont devant eux une période 2 ans avant la rupture, cela calme un peu le jeu, sans pour autant supprimer la tension…

Beaucoup d’entreprises et de startups ont enregistré une baisse légère de leur activité dans les jours qui ont suivi le vote. Mais elle est aujourd’hui oubliée, nombreuses sont celles qui constatent un retour à la normale.

Dans 2 ans...

Ce qui domine aujourd’hui n’est pas l’impact immédiat de Brexit, mais ce qui pourrait arriver demain. Et là, les entreprises se montrent plus négatives. C’est le cas en particulier dans les startups FinTech, qui craignent que le cœur londonien des investissements ne bascule de l’autre côté de la manche, à Paris, ou plus loin en Allemagne.

Cette inquiétude sourde est palpable. Alimentée par les entreprises qui commencent à élaborer des scénarios à moyen terme et qui envisagent de repenser leur stratégie en Grande-Bretagne. La valeur post-Brexit de la livre sterling, et la perspective de devoir continuer de payer une partie de leurs équipes en euros assombrissent le tableau.

Tout le monde n’a cependant pas cette vision, et certains observateurs vont jusqu’à miser sur la récession et la dévaluation de la Livre qui vont abaisser le coût de la vie à Londres, rendue plus abordable, ce qui pourrait faciliter la trésorerie des entreprises… À la condition que leur activité ne soit pas principalement internationale ! L’évolution de l’accès aux fonds de capital-risque européens demeure une source d’inquiétude.

Le facteur humain

Le coût humain s’annonce beaucoup plus préoccupant. Le personnel non britannique originaire de l’Union européenne s’interroge. Comment va évoluer leur statut, bénéficieront-ils de tolérances ? Très clairement, les entreprises craignent une migration des cerveaux hors de la Grande-Bretagne.

Les milieux économiques britanniques fondent beaucoup d’espoir dans la nouvelle Premier ministre Theresa May, sa force de caractère, son pragmatisme, pour supporter la période délicate que traverse le Royaume-Uni. La rapidité de son élection et la facilité avec laquelle elle a été acceptée par la majorité des partis militent pour cette femme de caractère.

Reste que si l’économie britannique enregistre un approximatif retour à la normale, l’effet Brexit n’a pas fini de se faire ressentir. L’échéance à 2 ans n’arrange pas non plus les choses. Et tant que la question des résidants européens ne sera pas résolue, c’est tout un pan du modèle des startups britanniques qui restera en suspend…