Une récente étude menée par MARKESS by exægis, et intitulée « Santé & Digital : innovations autour du parcours patient », met en lumière le plébiscite des établissements de santé publics et privés en France pour une amélioration du parcours de soins d’ici à 2023.

La pandémie a (re)mis au gout du jour la téléconsultation qui est autorisée depuis 2018. Ce type de service est dorénavant proposé par de nombreuses plates-formes. Entre le 23 et le 29 mars, 486 369 téléconsultations ont été facturées à l'Assurance maladie, qui en comptabilisait moins de 10 000 par semaine avant début mars.

« Le développement de la téléconsultation se traduit par une augmentation très forte du nombre de médecins qui la pratiquent », note l'Assurance maladie. Cette explosion soudaine du nombre de téléconsultations s’explique peut-être par le fait que l’Assurance maladie a annoncé le 18 mars qu'elle prendrait en charge 100 % de ces prestations « à titre transitoire et exceptionnel », jusqu'au 30 avril 2020.

Il s’agit peut-être d’un facteur d’accélération. Mais la multiplication des téléconsultations confirme aussi une tendance de fond : l’intégration des outils numériques dans le parcours santé.

Amélioration de ce parcours

Grâce au numérique, il est de garantir une coordination optimale des nombreux acteurs de santé impliqués dans la gestion de la crise et potentiellement soumis eux-mêmes à des mesures de confinement (suivi de patient à domicile, transmission d’informations entre médecins traitants, hôpitaux…).

« Au-delà de toutes les questions posées par cette crise quant au modèle de santé souhaité, serait-ce enfin l’occasion d’une prise de conscience plus générale des atouts du numérique au service de l’amélioration du parcours de soins patients ? » : c’est la question que s’est posée MARKESS by exægis.

Dans son étude conduite au 4e trimestre 2019, ce cabinet d’analystes constatait une forte mobilisation des décideurs d’établissements de santé publics et privés pour engager un virage significatif en faveur de la numérisation du parcours patient.

73 % d’entre eux affirmaient alors que leur établissement ou leur groupement de santé était fortement engagé pour l’amélioration de ce parcours via le numérique d’ici 2023.

De nombreux projets reposent notamment sur la dynamisation des investissements en logiciels et services informatiques (IT) associés, une tendance qui devrait s’accentuer au regard de la nécessité de s’appuyer sur un parcours de soin résilient et capable de parer à toute fragilité dans un environnement mondialisé.

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Cette étude met en avant quatre volets qui pourraient donner lieu à de nouveaux services :
  • Des ambitions nationales structurantes

Grâce à sa feuille de route du numérique en matière de santé, l’État se pose en accélérateur de la transition numérique de ce secteur. Cette ambition se concrétise notamment par la mise en œuvre de services socles (dossier médical patient, e-prescription, messageries sécurisées…), de plates-formes nationales (« Heath data hub », espace numérique sécurisé usager, bouquet de services pour les professionnels), d’une doctrine technique du numérique en santé.

  • Vers une expérience patient renforcée

Les décideurs d’établissements de santé considèrent que chaque étape du parcours patient peut être renforcée grâce à des services numériques : accès à des comptes rendus d’hospitalisation, des résultats d’examen, échanges sécurisés avec les professionnels de santé, prises de RDV en ligne, prescriptions dématérialisées, pré admission médicale, paiement de frais médicaux et consultation à distance.

  • Vers une coordination optimale des professionnels de santé

La coordination des professionnels de santé impliqués dans le parcours de soins est clé. Le numérique est vu comme vecteur d’amélioration dans ce domaine : meilleur partage d’informations au sein des établissements (cf. résultats d'imagerie et de biologie), simplification des échanges entre les diverses structures de santé, sécurisation des échanges, optimisation de la rédaction de comptes rendus, dossier patient informatisé, authentification des professionnels de santé à leur espace de travail.

  • Vers une valorisation des données de santé au service de la recherche et des diagnostics

L’analyse à grande échelle de volumes de données de santé importants nourrit les espoirs pour améliorer la recherche et/ou anticiper de façon précoce divers événements (épidémies, pronostics de patient, sensibilité à certains médicaments...).

L’avènement d’entrepôt de données de santé à l’échelle du territoire et en connexion avec le « health data hub » national présage d’évolutions majeures dans les prochaines années pour soutenir ces ambitions, dans le respect de la protection des données.

Pour relever ces défis, MARKESS by exægis a constaté l’amorce de rapprochements entre prestataires. Certains acteurs se distinguent également par la diversification ou le renforcement récent de leur offre santé, ce qui témoigne de leur volonté d’aborder ou de dynamiser ce secteur.

Source : MARKESS by exægis