Dans son Enquête mondiale « State of AI in the Enterprise », Deloitte dresse un bilan des déploiements et des usages de l’IA dans les entreprises. Les bénéfices ne sont plus à démontrer. Mais les professionnels ont aussi conscience de deux risques majeurs : les vulnérabilités cyber induites par l’IA et la prise de décisions stratégiques biaisées par l’IA.

Les entreprises en sont convaincues : l’IA booste les ventes. Deux tiers des répondants la perçoivent comme indispensable à la réussite de leur entreprise aujourd’hui. « Nous constatons un ROI Médian de 17 % », met en avant Deloitte.

C’est le principal enseignement de cette synthèse qui s’appuie sur un échantillon de 1900 répondants répartis sur 7 pays, dont 100 professionnels en France.

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Si l’amélioration des produits / services est identifiée comme le premier bénéfice de l’IA (43 % des répondants), l’optimisation des opérations internes monte en puissance par rapport à la précédente édition (41 % des répondants, en hausse de 5 points).

Si l’intégration de l’IA dans les processus / métiers et la mise en qualité des données sont les deux premiers challenges identifiés, deux risques doivent être adressés : les vulnérabilités cyber induites par l’IA (49 % des répondants) et la prise de décisions stratégiques biaisées par l’IA (44 % des répondants).

La démarche des industriels est historiquement liée à la criticité des systèmes de production et à la nécessaire connectivité des équipements pour mettre en œuvre l’IA.

Si les Services financiers partagent des enjeux similaires compte tenu du rôle de l’IT en tant qu’outil de production, leur proactivité est peut-être aussi liée à la hausse des vulnérabilités constatées.

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40 % des répondants dans les Services financiers et Assurances déclarent avoir subi une cybervulnérabilité liée à un projet d’IA durant les deux dernières années.

Cette synthèse indique également que, contrairement aux années précédentes, où les data scientists étaient positionnés en numéro 1 dans le classement des compétences IA les plus recherchées, deux nouvelles compétences ressortent fortement : les chercheurs en IA ainsi que les développeurs.

Cette « forte demande en développeurs est révélatrice d’un besoin de concrétisation des projets d’IA au-delà des PoC, au travers d’une intégration au sein des SI ou dans des applications clients », indique Deloitte.

Toujours à propos de ces projets, les entreprises ont bien sûr recours à l’externalisation. Mais ce rapport signale aussi que les pays les plus matures (tels que l’Allemagne) investissent massivement sur la formation pour préparer leur organisation et minimiser les impacts sociaux à venir.

Si ce rapport se montre optimiste et serein sur l’évolution de l’IA, il se termine aussi sur un certain pessimisme concernant l’hexagone. « Les pionniers français de l’IA indiquent que la transformation requise pour tirer parti de l’Intelligence Artificielle n’avance qu’à petits pas et exprime leur angoisse de faire partie des « laissés pour compte » de l’Intelligence Artificielle ».

Pour atteindre les objectifs du gouvernement français, « les organisations peuvent se concentrer sur leurs quêtes des talents, chercher des moyens d’atténuer les tensions liées à la nécessité de rester au niveau et trouver des outils pour accélérer leur adoption de l’IA », conseille Deloitte.

Source : Deloitte