Même s’ils comprennent que les technologies peuvent transformer le business, les cadres dirigeants se montrent peu à l’aise quant à la capacité de leur organisation à réaliser le potentiel de ces technos. Une remise à l’heure de la transformation digitale, qui si elle est dans l’actualité des DSI et de leur entreprise, l’est beaucoup moins dans celle des dirigeants métiers...

Aux Etats-Unis ont les appelle les C-levels, les Chief ‘quelque chose’ Officers (CEO, CFO, CMO, CIO, etc.), autrement dit les cadres dirigeants. Leurs rapports avec les technologies varient selon le métier qu’ils exercent. Même si la majorité d’entre eux comprennent que les technologies peuvent transformer les modèles économiques et permettre de créer de la valeur.

Des priorités très… commerciales

Cependant, ils préfèrent mettre l’accent sur les systèmes, l’équipement, les processus et les personnes nécessaires à leur organisation, plutôt que sur la production de valeur des métiers, en particulier de la partie industrielle - production, supply chain et logistique - qui est pourtant largement impactée par le numérique.

Interrogés sur le focus qu’ils souhaitent donner à leurs initiatives technologiques, 1.600 C-levels de 19 pays ont répondu :

  • 73 % - Opérations et processus
  • 56 % - Marketing, ventes, et support client
  • 48 % - Développement de produits
  • 40 % - Gestion des talents
  • 30 % - Production et manufacturing
  • 20 % - Supply chain et achats
  •   6 % - Logistique et transport

Le manque d’attention sur les opportunités

Les chiffres ci-dessus démontrent que la vision des cadres dirigeants est concentrée sur l’opérationnel et sur le commercial. C’est à dire que pour eux la technologie doit permettre aux employés d’être plus efficaces. D’où la tête des résultats occupée par les process et le marketing.

La partie Industrie 4.0 – la transformation numérique appliquée à la production, à la supply chain et au transport – pointe au maximum à 30 % d’intérêt, c'est bien faible pour ce qui est au coeur des entreprises !

L’enquête a révélé d’ailleurs que chez les cadres dirigeants ils sont seulement 22 % à affirmer que leur organisation comprend comment les technologies autonomes et intelligentes changeront la main d’oeuvre, la structure organisationnelle ou la livraison de biens et services.

Des dirigeants qui ne sont ni sensibilisés ni préparés

Autre chiffre qui vient éclairer la problématique de la faiblesse de l’intérêt porté au volet ‘industriel’ des technologies numériques, les cadres dirigeants sont 16 % seulement à déclarer comprendre comment intégrer des solutions aux infrastructures externes, comme les villes intelligentes.

En fait, l’étude révèle plus largement le clivage entre les cadres sensibilisés aux technologies numériques et ceux qui ne le sont pas. Par exemple, 20 % seulement des cadres dirigeants indiquent que les nouvelles technologies sont un facteur de différenciation concurrentiel. Et à l’inverse, 47 % soit près de la moitié considèrent que la technologie n’est pas un facteur de différenciation !

La compréhension des nouvelles technologies, et en particulier de la façon d’intégrer les solutions métiers aux infrastructures externes, est un élément clé. Si l’on pose la même question aux CIO (DSI), ils sont 74 % à identifier la technologie comme un différenciateur clé et à affirmer également qu'ils ont une bonne compréhension de la façon d'intégrer leurs solutions aux infrastructures externes.

Source : Enquête « The Fourth Industrial Revolution is here – are you ready ? » de Deloitte Insight

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